Zurich (awp) - Les difficultés rencontrées sur le site zambien de Mopani et par la filiale colombienne Prodeco ont miné la performance de Glencore l'an dernier, creusant une perte nette 1,90 milliard de dollars, à comparer avec un déficit de 404 millions un an plus tôt. Nonobstant la déconvenue comptabilisée, le béhémoth zougois du négoce et de l'extraction de matières premières revendique une performance sous-jacente "robuste".

Le chiffre d'affaires a été élagué d'un bon tiers à 142,34 milliards de dollars (1,19 milliard de francs suisses). L'excédent d'exploitation (Ebit) ajusté des effets considérés exceptionnels a grappillé 6% pour s'établir à 4,42 milliards. Le bénéfice net hors facteurs non récurrents se serait élevé à 2,5 milliards, comme en 2019, assure le compte-rendu préliminaire diffusé mardi.

La performance a notamment été sapée par des charges de dépréciations à hauteur de 5,9 milliards de dollars - contre 2,4 milliards un an plus tôt - liées pour l'essentiel à la mine de cuivre de Mopani, aux activités dans le charbon en Colombie, ainsi qu'aux intéressements dans le pétrole en Afrique. Fin décembre, le colosse de l'extraction et du négoce disposait de lignes de financement à hauteur de 35,43 milliards, en petite hausse sur un an. L'endettement net a, quant à lui, été allégé de 10% à 15,84 milliards.

Résurgence du dividende

Ce passage en dessous de la barre des 16 milliards de dollars de dettes conditionnait la libération d'un dividende sur lequel les actionnaires avaient dû faire l'impasse en 2020 en raison d'un envol des créances. Les 12 cents par action au titre de 2020, pour un total de 1,6 milliard, s'inscrivent toutefois nettement en deçà des 20 cents initialement promis au terme de 2019.

Le dividende se compose d'une part fixe de 1 milliard de dollars prélevée sur le flux de trésorerie du négoce et d'une part de 25% extraite de celui des activités industrielles.

La direction prévoit de poursuivre l'assainissement de son portefeuille, avec notamment la finalisation de la cession de Mopani agendée au 2e trimestre. Prodeco a par ailleurs informé le gouvernement colombien de son intention de rétrocéder ses droits miniers.

Sur le plan opérationnel, Glencore ambitionne de dégager sur l'exercice en cours un excédent brut (Ebitda) ajusté de 16,0 milliards de dollars, sur la base des cours de ses principaux minerais à fin janvier et de ses projections de production. Les activités extractrices doivent générer 13,0 milliards et le négoce 3,0 milliards.

A plus longue échéance, le groupe campe sur sa fourchette de 2,2 à 3,2 milliards de dollars d'Ebit ajusté dans le négoce, à comparer avec les 3,3 milliards dégagés en 2020. Sur le plan environnemental, Glencore entend réduire à néant ses émission nettes de CO2 à l'horizon 2050, grâce notamment à l'épuisement graduel de ses mines de charbon.

Vers 08h40 à Londres (09h40 en Suisse), la cotation primaire de Glencore s'appréciait de 2,1% à 288,35 pence, dans un FTSE-100 en hausse de 0,38%.

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