Chez Greenyard, le moral était remonté en flèche en septembre et en octobre, grâce au redressement des résultats. Mais novembre et décembre ont été compliqués, bien plus que prévu. La société a été prise sous le double feu d'une pression à la baisse sur le prix des produits frais en Belgique et en Allemagne et d'un renforcement des exigences de qualité et de services de la part des distributeurs, provoquant hausse des coûts et destruction de produits.

La rentabilité chute
 
Dans un tel contexte, les revenus sont inférieurs de -4,5% à ceux de la même période de l'année précédente, ce qui a eu un effet démultiplié sur les résultats, car l'entreprise opère avec des marges faibles. Greenyard estime que son REBITDA pour l'année 2018/2019 se situera dans la fourchette 60 à 65 millions d'euros (après déconsolidation de l'horticulture). Dernièrement, la prévision était fixée à "-25% hors change" par rapport à l'exercice antérieur, qui avait dégagé un REBITDA de 140,2 millions d'euros. Le consensus visait environ 86 millions d'euros.
 
Le management souligne que l'entreprise est en train de se transformer pour s'adapter au marché, avec pour objectif de devenir un partenaire intégré verticalement pour la grande distribution. Une nécessité à long terme, qui est douloureuse à court terme. Le plan déjà déployé n'est pas suffisant et Greenyard doit aller plus loin, en créant une équipe spéciale emmenée par Marc Zwaaneveld. Mais cela nécessitera des fonds et le groupe va discuter avec ses banques dans les jours à venir, tout en examinant ses options de financement. Une augmentation de capital n'est pas à exclure.
 
"Sur la base de ses nouvelles prévisions, Greenyard sera incapable de tenir le covenant de 4,25 fois renégocié avec ses banques il y a quelques mois", souligne Alan Vandenberghe, chez KBC Securities, qui salue l'arrivée de Zwaaneveld pour reprendre en mains l'activité et attend d'en savoir plus lors de la conférence téléphonique organisée en début d'après-midi.