FRANCE

"JOURNÉE NOIRE" DE GRÈVES CONTRE LA RÉFORME DES RETRAITES

PARIS - Un vaste mouvement de grèves et manifestations dans les secteurs public et privé débute en France jeudi contre le projet gouvernemental de réforme des retraites, un nouvel acte social du quinquennat après les "Gilets jaunes" dont l'exécutif redoute qu'il n'égale la lame de fond de 1995.

Les syndicats, qui ne sont pas parvenus depuis 2017 à faire plier Emmanuel Macron, espèrent s'imposer dans ce bras de fer sur une réforme déterminante dont le principe est posé, mais qui reste à écrire.

L'exécutif, confronté à une agrégation des mécontentements, affiche sa fermeté sur l'objectif d'un système universel de retraites par points supprimant les régimes spéciaux, mais se ménage une marge de négociation, sur l'entrée en vigueur de la réforme particulièrement, mais aussi la pénibilité et les droits familiaux. et

Sa capacité d'action se mesurera à l'aune de la contestation de jeudi et des jours, voire des semaines, qui suivent, avec la menace d'une grève "illimitée" dans les transports à l'approche des vacances de Noël.

Le gouvernement prend aussi très au sérieux le risque de violences, avec la mobilisation probable de "Gilets jaunes radicaux" et de "black blocs" dans la manifestation parisienne ce jeudi.

Personnels des transports, enseignants, étudiants, policiers, avocats, personnels hospitaliers, dans les raffineries, les universités, la collecte des ordures... : nombre de secteurs seront affectés.

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ENCADRE Les secteurs affectés par les grèves

LE POINT sur les grèves de jeudi

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MACRON EXIGE DES ÉTATS DU SAHEL UN DISCOURS SANS AMBIGUÏTÉ SUR BARKHANE

WATFORD, Angleterre - Emmanuel Macron a conditionné mercredi le maintien de l'opération Barkhane à une clarification des pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) sur la présence militaire de la France dans la région, où les forces françaises sont parfois dénoncées comme une "armée d'occupation".

Cette mise au point surprise du chef de l'Etat français à l'égard d'alliés clés survient quelques jours après la mort de 13 soldats de Barkhane au Mali dans la collision de leurs deux hélicoptères - la plus lourde perte pour l'armée française depuis près de 40 ans.

"J'attends (des dirigeants des pays du G5 Sahel-NDLR) qu'ils clarifient et formalisent leurs demandes à l'égard de la France et de la communauté internationale", a prévenu Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'issue d'un sommet de l'Otan, à Watford, près de Londres.

"Souhaitent-ils notre présence et ont-ils besoin de nous Je veux des réponses claires et assumées sur ces questions", a ajouté le président français, précisant avoir invité à Pau le 16 décembre les cinq chefs d'Etat africains du G5 Sahel.

Lancée en août 2014, l'opération antiterroriste Barkhane mobilise quelque 4.500 soldats français contre les groupes djihadistes toujours présents dans la région, soldats appelés à être remplacés à terme par la force du G5 Sahel composée de 5.000 hommes des armées locales.

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L'OTAN RÉAFFIRME SON UNITÉ, LANCE UNE RÉFLEXION SUR SA STRATÉGIE

WATFORD, Angleterre - En dépit de leurs désaccords persistants, les dirigeants des pays membres de l'Otan ont adopté mercredi, lors d'un sommet à Londres, une déclaration commune dans laquelle ils réaffirment leur "solidarité, unité et cohésion" et ouvrent la voie à une réflexion sur la stratégie de l'organisation, réclamée par certains de ses membres.

"Alors que nous oeuvrons ensemble à prévenir les conflits et à préserver la paix, l'Otan reste le fondement de notre défense collective et le forum essentiel pour les consultations et la prise de décision en matière de sécurité entre Alliés", peut-on lire dans cette déclaration à l'issue du sommet de Watford, dans la banlieue londonienne, à l'occasion des 70 ans de l'Otan.

Parmi les "menaces et défis distincts" auxquels elle est confrontée, l'alliance relève des "actions agressives de la Russie" qui "constituent une menace pour la sécurité euro-atlantique" et "le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations".

En réponse aux critiques répétées du président américain Donald Trump qui réclame un "meilleur partage du fardeau" financier, ils réaffirment également leur engagement à consacrer d'ici 2024 au moins 2% de son PIB à leur budget défense.

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EXCLUSIF

LE RETRAIT DES TROUPES US DU NORD-EST SYRIEN TERMINÉ

WASHINGTON - Les Etats-Unis ont achevé le retrait de leurs troupes du nord-est de la Syrie, redéployé et réduit leur contingent militaire pour maintenir environ 600 soldats stationnés dans le reste du pays, a déclaré le secrétaire américain à la Défense, Mark Esper, dans un entretien à Reuters.

Cette annonce pourrait signifier la fin d'une période d'incertitude et de turbulences entourant la présence militaire américaine en Syrie, après que Donald Trump a initialement ordonné en octobre dernier le retrait des troupes du pays.

Depuis lors, le nombre de soldats américains présents en Syrie s'est réduit d'environ 40%, alors qu'ils étaient auparavant près d'un millier.

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USA-FUSILLADE DANS LA BASE DE PEARL HARBOR, DEUX MORTS

Un membre de la marine américaine a ouvert le feu mercredi dans la base navale militaire de Pearl Harbor, sur l'île de Hawaï, faisant deux morts et un blessé avant de se donner la mort, ont déclaré des représentants de l'armée.

Deux personnes ont succombé à leurs blessures après avoir été hospitalisées, a dit un représentant militaire.

Les trois victimes sont toutes des civils travaillant pour le département américain de la Défense, a indiqué la base militaire sur son compte Twitter. Une enquête a été ouverte par les services de sécurité de la base et par la marine.

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WASHINGTON DEMANDE L'ABANDON DES PROJETS DE TAXE NUMÉRIQUE AVANT TOUT ACCORD À L'OCDE

WASHINGTON - Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a prié mercredi les différents partenaires commerciaux des Etats-Unis de renoncer à leurs projets de taxation des services numériques de manière à permettre à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) d'avancer sur un accord international.

Dans un courrier daté de mardi et adressé à l'OCDE, Steven Mnuchin fait part des préoccupations des Etats-Unis devant les projets de taxation portés par certains pays, notamment par celui par la France et qui a provoqué des menaces de surtaxes américaine sur 2,4 milliards de produits français.

Angel Gurria, le directeur de l'OCDE, lui a répondu en disant craindre que les propositions américaines de réforme des régimes de taxation internationale mettent en péril le calendrier sur lequel un accord a déjà été conclu et l'a invité à venir à Paris pour discuter du sujet avec le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.

Paris assure que sa "taxe Gafa", entrée en vigueur cette année, n'est en rien dirigée contre les seules multinationales américaines et promet de la remiser une fois qu'une solution plus large aura été trouvée dans le cadre de l'OCDE.

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FRANCE-CASTANER ANNONCE UN "OFFICE NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA HAINE"

PARIS - Le ministre de l'Intérieur Christophe, Castaner, a annoncé mercredi la création d'un "Office national de lutte contre la haine" au lendemain de la profanation d'une centaine de tombes juives à Westhoffen, dans le Bas-Rhin.

Cet office "sera chargé de coordonner pour la gendarmerie nationale à la fois cette enquête pour que tous les moyens nationaux soient mobilisés mais aussi l'ensemble des enquêtes pour les actes antisémites, antimusulmans, antichrétiens", a-t-il déclaré à la presse en marge d'un déplacement à Westhoffen, à l'ouest de Strasbourg.

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DE SARNEZ MISE EN EXAMEN DANS L'AFFAIRE DU MODEM - SOURCE

PARIS - Marielle de Sarnez, ancienne députée européenne et actuelle vice-présidente du MoDem, a été mise en examen pour détournement de fonds publics dans le cadre de l'enquête sur les emplois présumés fictifs du MoDem au Parlement européen, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Vendredi, c'est Sylvie Goulard, éphémère ministre et ex-candidate de la France à la Commission européenne, qui avait été mise en examen pour le même chef d'accusation.

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PLUS D'UN MILLION DE SIGNATURES POUR LE RÉFÉRENDUM ADP

PARIS - Le projet de référendum sur la privatisation d'Aéroport de Paris (ADP), lancée à la mi-juin, a recueilli plus d'un million de signatures, selon un décompte publié mercredi par le Conseil constitutionnel.

Pour être validée, la proposition de loi référendaire doit être approuvée par un dixième des électeurs inscrits, soit 4.717.396 de personnes d'ici à la mi-mars, mais ses partisans misent sur le cap symbolique du million pour convaincre le président Emmanuel Macron d'organiser la consultation.

L'Etat français détient actuellement 50,6% d'ADP. Le projet de privatisation, qui doit prendre la forme d'une concession limitée à 70 ans, figure au rang des cessions d'actifs publics prévues dans le projet de loi Pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises).