Crit sursaute ce matin à la Bourse de Paris. Alors qu'il végétait depuis le 6 juillet à son plus bas niveau depuis début 2017, le titre du groupe d'intérim bondit de 5,12% à 71,9 euros. Il bénéficie du relèvement de recommandation de l'analyste de LCM, passée de Neutre à Achat sur la valeur avec un objectif de cours inchangé de 92 euros. La thèse du broker est que la récente chute du titre Crit limite le risque d'une éventuelle déception au niveau des performances opérationnelles du groupe, et doit donc être mise à profit pour se renforcer.

LCM va plus loin, qui défend un scénario "volontairement conservateur", laissant plus de place à de potentielles bonnes surprises.

Pour l'analyste, le groupe d'intérim pourrait être confronté à un ralentissement sensible de son activité sur la France à partir du second semestre 2018 et de manière plus visible sur 2019, conformément aux anticipations de marché. Deuxièmement, l'effet négatif du remplacement du CICE par un allègement de charges sociales risque de se faire sentir sur le bénéfice par action 2019 de Crit.

Au-delà, il est clair que l'environnement actuel n'est pas très porteur pour le secteur du travail temporaire. En effet, une conjoncture solide, faite de croissance économique et de baisse du chômage, incite les entreprises à avoir de plus en plus recours aux CDI. De ce fait, ils font moins appel à l'intérim. D'ailleurs, Crit n'est pas le seul à avoir souffert depuis le début de l'année : Synergie a atteint vendredi dernier son plus bas niveau depuis mai 2017.

A plus court terme, LCM anticipe un chiffre d'affaires semestriel de 1,23 milliard d'euros pour Crit, en croissance de 4,6%. Il implique un deuxième trimestre à 664,3 millions, en hausse de 4,5%.

"Les tendances observées sur le premier trimestre devraient se confirmer, à savoir une poursuite de la bonne orientation du travail temporaire en France, bien qu'à un rythme logiquement moins soutenu que l'an dernier (+7,8% estimé pour le premier semestre), en partie compensée par un retrait de l'activité sur les Etats-Unis où le groupe reste confronté à la difficulté d'un marché proche du plein emploi, complété par un effet change négatif", résume l'analyste.