Né en France en 1985, SFPI Group (Safety for People and Industry) forme un collectif d'entreprises spécialisées dans les métiers de la sécurisation et du confort des bâtiments, du traitement de l'air et de la maîtrise des énergies. Fédérées au sein de 4 pôles opérationnels autonomes DOM Security, MAC, MMD et NEU-JKF, SFPI réalise environ 70% de son activité dans la Branche Bâtiment et 30% dans la Branche Industrie. Avec un objectif de réaliser 555 M€ de CA en 2021 (contre 562 M€ en 2019), ce Groupe qui compte près de 4000 collaborateurs bénéficie d’un afflux de commandes qui le pousse aujourd’hui à envisager une nouvelle phase de développement.  

Exemples de produits innovants chez Dom Security, la principale filiale du Groupe (source : SFPI) 

Les résultats du 1er semestre sont bons, dans la continuité du 2e semestre 2020… 

" L’effet volume a été très fort, avec une demande soutenue qui se confirme sur l’ensemble des métiers du groupe. Nous avons même du mal à honorer nos commandes compte tenu de la pénurie que nous subissons sur certains composants. Heureusement, nous avions anticipé la hausse  des matières  premières  en  augmentant  progressivement  nos  prix, ce qui nous a permis d’améliorer de 1.1 point notre marge brute ce semestre, à 60.5%. De manière générale, nous recueillons actuellement les fruits de notre plan de transformation et de rationalisation engagé avant la crise et accéléré durant ces 18 derniers mois. Cela nous a permis, malgré un environnement d’exploitation dégradé, de réduire nos charges d’exploitation par rapport à 2019 et ainsi de plus que doubler notre résultat opérationnel par rapport à 2019 où nous avions pourtant réalisé un peu plus de CA. Combiné à une baisse des impôts de production et du taux d’IS, nous obtenons un résultat net de 15,8 M€, contre des pertes en 2020 et 4.4 M€ il y a 2 ans." 

Evolution des résultats du Groupe au 1er semestre depuis 2019 (source : SFPI) 

Comment se profile le 2e semestre, historiquement meilleur que le 1er semestre 

 " Tout dépendra de notre niveau d’activité et de marge brute, les autres postes de charges et la productivité étant a priori maîtrisés. Concernant le niveau d’activité, nous avons annoncé 555 M€ de CA en année pleine, ce qui signifie un peu moins de CA au S2 qu’au S1. Cela peut paraitre prudent compte tenu de l’excellent niveau de notre carnet de commandes dans nos 4 activités, mais nous connaissons quelques difficultés à honorer ces commandes du fait des difficultés d’approvisionnement. Concernant la marge brute, nous sommes très vigilants sur la répercussion des hausses de prix sur les prix de vente. Nous sommes parvenus pour l’instant à gérer ces hausses en augmentant régulièrement nos prix de vente par anticipation, en faisant jouer les clauses de révision de prix, et en discutant avec nos clients. La stabilisation que nous observons depuis peu sur les prix d’achat est plutôt encourageante. " 

Le fort niveau de la demande vous semble-t-il soutenable ? 

 " Je le pense. Les secteurs de nos clients connaissent une croissance de 8 à 9% en 2021 et 2022 s’oriente vers une croissance comprise entre 5 et 10%. Nous avons démarré ce semestre avec un carnet de commande de 130 M€, en hausse de +39M€ par rapport à la fin 2020. Les facteurs qui nous portent nous semble durables. Dans la Branche Bâtiments, la sécurisation répond au sentiment d’insécurité qui s’accompagne de modification des usages, incorporant davantage de contrôle, de partage d’accès, de connectivité, et de contraintes en matière d’efficience énergétique. Dans la Branche Industrie, la qualité de l’air en milieu professionnel et dans les lieux publics est une préoccupation croissante pour des raisons de santé évidente : problématiques d’allergies, de taux de CO2, de circulation des virus ... "  

Evolution de l’activité du Groupe pôle par pôle (source : SFPI) 

Quelle fourchette de marge opérationnelle normative par activité le plan transformation horizon 2023 peut-il vous permettre d’atteindre ? Où se situe le plus gros potentiel de croissance et d’amélioration des marges ?   

 " Il est encore trop tôt pour le dire. Face au l’augmentation de la demande, nous allons devoir répondre à des problématiques de productivité et de capacités de production. Nous sommes en train d’élaborer un plan détaillé qui donnera les priorités de développement, d’allocation des ressources, avec des objectifs d’activité et de performance chiffrés. Nous pourrons vous en dire plus lors de la publication des résultats annuels 2021." 

Quel niveau d’investissement avez-vous budgété pour 2021 ?  

 " Nous avons une trentaine de sites de production, dont une vingtaine en France. Le travail de rationalisation est derrière nous et il s’agit aujourd’hui plutôt de prévoir des investissements dans de nouvelles machines et les agrandissements qui les accompagnent. Historiquement, nous investissons une quinzaine de millions par an. Au premier semestre, nous n’avons réalisé que 3,4 M€ d’investissements industriels car la crise Covid nous a amenés à geler certains investissements, mais nous avons rapidement repris notre dynamique d’investissement et pourrions retrouver, sauf retard de livraison, un niveau normatif au deuxième semestre. " 

Avec plus de 60 M€ de trésorerie nette de dettes financières, le Groupe a largement les moyens de faire des acquisitions. Y a-t-il des choses dans les tuyaux ? 

 " Nous donnerons la priorité à la croissance organique dans les prochaines années. Nous avons étudié une croissance externe importante il y a quelques mois dans les échangeurs nucléaires (pôle MMD, filiale Barriquand) mais cela n’a pas abouti, pour des raisons de prix. La surchauffe en matière de prix de transactions est incompatible avec notre projet d’entreprise familial qui s’inscrit dans le long terme.  Cela ne nous empêchera pas de réaliser de petites acquisitions qui complèteraient nos lignes de produits. " 

D’où le retour à l’actionnaire qui combine rachat d’actions et dividendes… 

" Effectivement, investir l’excès de trésorerie générée dans nos propres titres nous parait plus intéressant qu’acquérir des sociétés à des prix excessifs. L’autocontrôle est passé de 3.1% à 5.4% et il devrait encore augmenter d’ici à la fin de l’année. Quant au dividende, nous aviserons en fonction des résultats et du plan en cours d’élaboration. " 

 

Raphael Girault est actionnaire de SFPI Group