Paris (awp/afp) - Les chiffres d'affaires de l'hôtellerie en Europe ont "atteint de nouveaux records" cet été, en raison de l'inflation et en dépit de niveaux de fréquentation encore inférieurs à ceux d'avant la pandémie de Covid-19, selon une étude publiée mardi.

"Malgré de nombreux aléas climatiques et une inflation croissante, l'activité hôtelière européenne est meilleure qu'avant-Covid (+23%) et surtout que l'an passé", constate dans son étude la société de conseil MKG, avec un revenu par chambre disponible, indicateur phare du secteur, en croissance de 7% par rapport à 2022.

En juillet, le revenu par chambre a atteint "un nouveau palier à 105,7 euros HT soit 8,3% supérieur à l'an passé". Les prix moyens ont eux observé une hausse de 8,1% par rapport à 2022 et de 31,3% par rapport à l'avant-Covid.

Le secteur n'a toutefois pas retrouvé ses niveaux de fréquentation d'avant la pandémie (-3,8 points par rapport à 2019). Sur ce plan, le mois de juillet a été meilleur que le mois d'août, qui a enregistré une stabilité des taux d'occupation par rapport à l'année précédente et une hausse des prix moins importante, selon MKG.

"Tous les pays n'ont pas été logés à la même enseigne", ajoute le cabinet, soulignant des hausses "colossales" en Hongrie et en République Tchèque. L'Italie tire aussi son épingle du jeu dans les pays du sud du continent.

MKG émet l'hypothèse d'un changement des habitudes: "les vagues de chaleur extrêmes dans le sud de l'Europe, et notamment les incendies, ont pu contribuer à faire changer d'avis les touristes sur leurs vacances". Ainsi les pays du Nord observent une meilleure croissance des taux d'occupation que le Sud, avec la Grèce et le Portugal carrément en repli.

Les littoraux du Sud, souvent plus onéreux, semblent aussi avoir été un peu délaissés pour l'intérieur des terres ou des destinations "culturelles, urbaines et de montagne".

Les métropoles ont été portées "par le retour des clientèles internationales et à haut budget" tandis que "les régions à croissance les plus importantes sont aussi souvent les régions les moins chères, témoignant de l'impact de l'inflation sur les déplacements des touristes", affirme MKG.

Les pays qui avaient le mieux rebondi après le Covid (la France, la Grèce et le Portugal) ont observé de faibles taux de croissance, les effets de rattrapages y étant "terminés", tandis que l'Allemagne a pâti d'un contexte "économique et social plus morose".

afp/al