Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris rebondit de 0,76% mercredi, aidée par l'actualité japonaise, et tente de se reprendre après quatre séances consécutives de baisse causées par des craintes de récession aux Etats-Unis.

L'indice vedette CAC 40 montait de 53,85 points à 7.183,89 points vers 09H45. Mardi, l'indice a perdu 0,27% et il a chuté de 5,33% en quatre séances.

Il rebondit ainsi de son plus bas de l'année, 7.130,04 points, atteint mardi, qui est un niveau plus vu depuis mi-novembre.

La Bourse de New York s'est aussi offert un rebond mardi: le Dow Jones, qui avait connu lundi sa pire séance en deux ans, s'est élancé de 0,76%, le Nasdaq a grimpé de 1,03% et le S&P 500 de 1,04%.

L'indice Nikkei de Tokyo rebondit également depuis deux jours: +10% mardi et +1,19% mercredi.

La Banque du Japon "ne relèvera pas son taux directeur lorsque les marchés financiers et les marchés des capitaux sont instables", a déclaré mercredi Shinichi Uchida, l'un des deux gouverneurs adjoints de la BoJ.

Cette déclaration semble avoir "calmé les frayeurs des investisseurs", note Derren Nathan, chef de la recherche actions de Hargreaves Lansdown. Le yen est reparti fortement à la baisse, un élément positif pour les entreprises exportatrices japonaises.

Mais les principaux indices massacrés lundi n'ont pas encore retrouvé leur niveau du milieu de semaine dernière, avant que les marchés mondiaux connaissent une crise d'angoisse, partie des données sur l'emploi américain plus faibles que prévu.

Les investisseurs ont craint que l'économie américaine tombe en récession et ont vendu leurs actifs risqués, à commencer par les actions. Les turbulences sur les marchés se sont accentuées avec le dénouement d'un mouvement de spéculation dit de "carry trade" sur le yen, qui a brouillé les allocations de fonds des investisseurs.

La nette remontée du yen dans la foulée d'un relèvement de taux de la Banque du Japon (BoJ) la semaine dernière, mauvaise nouvelle pour les exportateurs, avait en effet accentué la panique sur le marché japonais.

Désormais, "les acheteurs reprennent le contrôle, mais le renversement de tendance n'est pas encore achevé", selon Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

Mais les investisseurs manquent de "données économiques significatives permettant de donner au marché de nouveaux indices sur la force ou la faiblesse de l'économie américaine", estime-t-il. Il faudra attendre la semaine prochaine pour avoir connaissance des "prix à la consommation, de la production industrielle et du commerce de détail aux États-Unis", ajoute Jochen Stanzl.

Stephen Innes, associé de SPI Asset Management, s'attend de son côté à voir de nouvelles fortes variations sur les marchés. "Cette volatilité est typique d'un marché baissier plus durable et plus chaotique et qui pourrait inciter les investisseurs à adopter une attitude prudente", estime-t-il.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt des emprunts de l'Etat français à dix ans progressait à 2,98% contre 2,96% mardi.

Industriels et banques en tête d'affiche

Les valeurs des secteurs industriel et bancaire s'affichaient en tête de l'indice CAC 40 mercredi matin. Ces secteurs sont particulièrement sensibles aux cycles économiques et avaient été pénalisés par les craintes de récession aux Etats-Unis.

Legrand gagnait 2,79% à 93,48 euros, Renault 2,71% à 41 euros, Saint-Gobain 1,81% à 73,10 euros et Schneider Electric 1,80% à 206,40 euros.

BNP Paribas prenait 2,14% à 59,07 euros, Société Générale 2,06% à 20,52 euros et Crédit Agricole 2,18% à 13,14 euros.

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