New York (awp/afp) - L'action du constructeur de motos américain Harley-Davidson reculait mardi à Wall Street, les prévisions de ventes se révélant décevantes dans un climat économique favorisant pourtant le "Made in America".

Vers 19h10 GMT, le titre reculait de 3,13% à 56,11 dollars.

Harley-Davidson a présenté mardi des résultats en recul pour 2016. Ses ventes mondiales ont baissé tant en termes de motos vendues (-1,6% à 264.627 unités) que de chiffre d'affaires (-0,7% à 5,271 milliards de dollars). Le bénéfice net a chuté de 8% à 692,1 millions de dollars.

Quant au bénéfice par action, sur lequel les investisseurs ont les yeux fixés aux Etats-Unis, il s'est révélé en-dessous des attentes du marché tant pour l'ensemble de l'année que pour le 4e trimestre.

La chute des ventes a été particulièrement accentuée sur les trois derniers mois de l'année, près de 12%, et les perspectives pour 2017 ne sont pas bonnes.

"Le secteur continue de souffrir de la faiblesse dans les secteurs de l'économie dépendant de l'industrie pétrolière, du faible prix des motos d'occasion et de l'incertitude économique", a souligné le directeur financier John Olin lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

Harley s'attend en conséquence à des livraisons égales voire légèrement inférieures au niveau de l'an dernier.

Autre problème, "les concessionnaires avaient trop de modèles 2016 à vendre à la fin du 4e trimestre et nous allons continuer de les aider à les écouler", a ajouté M. Olin, ce qui laisse entendre des opérations de promotion et de rabais qui vont peser sur le bénéfice.

Le PDG du groupe, Matthew Levatich, a annoncé que, pour relancer ses ventes, Harley entendait attirer un nouveau public aux Etats-Unis, notamment "des jeunes adultes âgés de 18 à 34 ans, les femmes, les africains-américains et les hispaniques". Il a affirmé qu'Harley-Davidson comptait introduire une cinquantaine de nouveaux modèles sur les cinq prochaines années.

Harley, véritable symbole de la moto "à l'américaine", doit faire face depuis plusieurs années à un vieillissement de sa clientèle et à une forte concurrence des constructeurs japonais et européens venus chasser sur les terres de la grosse moto "cruiser".

Pour réduire ses coûts de fabrication, le constructeur de Milwaukee (Wisconsin, nord) a commencé en 2014 à faire fabriquer certains de ses modèles de bas de gamme en Inde, alors que le nouveau président américain Donald Trump fait pression sur les entreprises américaines de rapatrier leur production aux Etats-Unis.

Harley-Davidson avait déjà traversé une passe difficile au début des années 1980 en raison de la concurrence japonaise et l'administration de l'époque avait alors décidé d'imposer des droits de douane sur les importations de motos de grosse cylindrée pour le protéger.

afp/rp