Le groupe Havas a pris la dernière place du SBF 120, cédant 4,82% à 5,723 euros après l'annonce du départ immédiat de son directeur général David Jones après 15 ans au sein du groupe. Très apprécié des investisseurs pour son charisme et ses relations précieuses, ce dernier a décidé de monter sa propre entreprise technologique en Californie dès le mois prochain. Il laisse ainsi sa place à l'actuel PDG du groupe, Yannick Bolloré, fils de l'industriel Vincent Bolloré et âgé de 33 ans, jugé inexpérimenté par certains observateurs.

La surprise des analystes était unanime après cette annonce. Les investisseurs sanctionnent le départ d'un dirigeant très apprécié des marchés, même si son bilan est mitigé. CM-CIC explique ainsi que les performances d'Havas en Amérique du Nord ont été décevantes depuis plusieurs trimestres. Société Générale évoque aussi une évolution positive des marges sous sa direction, mais un moins bon constat concernant le chiffre d'affaires. Un point de vue que ne partage pas Oddo, qui considère que David Jones a apporté au groupe une image internationale et lui attribue le redressement de la société au cours des dernières années.

Par ailleurs, les analystes voient ici clairement l'action de Vincent Bolloré, vice-président de Vivendi depuis la mi-septembre et actionnaire à 37% d'Havas, qui a laissé à son fils sa place de PDG d'Havas en juin dernier. Le poste de directeur général était même promis à ce dernier depuis la nomination de David Jones en mars 2011, aurait rapporté le démissionnaire à Oddo. Pour AlphaValue, le secteur se prépare ainsi à la fusion annoncée entre les géants Publicis et Omnicom.

(E.B)