(Avec déboulonnage d'une statue sur les Docks)

LONDRES, 9 juin (Reuters) - Une statue de Robert Milligan, un planteur esclavagiste du XVIIIe siècle, a été déboulonnée sur ordre des autorités municipales mardi à Londres, où le maire Sadiq Khan a engagé une réflexion sur les rues et statues rendant hommage à des personnages ayant participé à la traite des Noirs.

La statue, érigée devant le musée des Docklands, faisait depuis longtemps l'objet d'une controverse et la municipalité a jugé qu'elle n'était plus acceptable pour la communauté locale.

Dimanche, la statue d'Edward Colston, un marchand d'esclaves britannique du XVIIe siècle, a été mise à bas lors d'une manifestation contre le racisme à Bristol, dans le sud-ouest de l'Angleterre, alimentant le débat sur le rôle de la Grande-Bretagne dans le commerce d'esclaves et sur l'opportunité de maintenir au XXIe siècle les hommages rendus à ceux qui y ont participé.

"La diversité de notre capitale est sa plus grande force, pourtant, nos statues, le nom des rues et des espaces publics reflètent une époque révolue", a estimé Sadiq Kahn.

"C'est une vérité désagréable, notre nation et notre ville doivent une grande part de leur richesse au commerce des esclaves et notre espace public en porte le témoignage, la contribution de beaucoup d'autres est largement passée sous silence."

Les images de l'arrestation le 25 mai de George Floyd, un Noir de 46 ans, ont soulevé une vague de colère contre la police américaine accusée de racisme et de brutalité contre la communauté afro-américaine. Cette colère s'est depuis propagée à plusieurs autres pays, dont la Grande-Bretagne et la France, qui s'interrogent à leur tour sur leur histoire. (John Sibley, Natalie Thomas, Will Russell, Guy Faulconbridge; version française Nicolas Delame et Jean-Stéphane Brosse)