Zurich (awp) - La propension des Suisses à se lancer dans l'aventure entrepreneuriale est revenue à son niveau de 2017 l'année dernière, après un accès de faiblesse en 2018. La crise sanitaire actuelle devrait être favorable à la promotion d'un écosystème axé sur les petites et moyennes entreprises (PME).

Selon la dernière édition du Global Entrepreneurship Monitor (GME) publié lundi, les intentions entrepreneuriales de la population suisse sont remontées à 10,7% en 2019, après avoir plongé à 6,9% l'année précédente. Elles restent cependant nettement en deçà des valeurs enregistrées dans les autres économies à revenus élevés (29,2%).

L'étude, dont le volet suisse a été compilé par la Haute école de gestion (HEG) de Fribourg, en collaboration avec Impact Hub Bern et le Swiss Economic Forum (SEF) auprès de quelque 2500 personnes, révèle par ailleurs que seuls 9,8% des Suisses se sont effectivement lancés dans l'aventure entrepreneuriale, contre 12,3% en moyenne pour les pays comparables.

S'agissant de motivation, les fondateurs actifs ou entrepreneurs déjà établis dans le pays veulent faire une différence dans le monde (43,2%), augmenter leurs revenus ou leur richesse (38,1 %), poursuivre la tradition familiale (17,1%) ou encore compenser le manque d'autres possibilités d'emploi (50,4%).

Présence féminine renforcée

Au cours de l'année sous revue, la différence entre les genres a diminué, même si la population masculine reste largement majoritaire lorsqu'il s'agit de créer une entreprise. De cinq femmes pour dix hommes en 2018, le ratio est passé à six pour dix l'année dernière.

"L'écosystème entrepreneurial en Suisse a connu un développement impressionnant ces dernières années, mais il existe toujours un écart entre les sexes", fait remarquer Rico Baldegger, en charge du volet suisse du rapport, soulignant la "valeur ajoutée d'un écosystème de femmes entrepreneures, plus motivées de faire la différence dans le monde".

Les jeunes pousses helvétiques figurent parmi celles à plus forte vocation exportatrice, avec leurs homologues suédoises, irlandaises et slovènes. Deux entreprises sur trois nouvellement créées s'attendent à faire des affaires au-delà des frontières.

Au chapitre des recommandations, les auteurs de l'étude appellent de leurs voeux "une mise en réseau plus forte des PME dans le monde des start-up", ainsi qu'un coup d'accélérateur en termes de numérisation pour les entreprises familiales.

Le rapport souligne également que les nouveaux concepts organisationnels et opportunités de carrière pour les jeunes talents ont eu "un impact radical sur le monde du travail", une tendance appelée à se poursuivre en raison des effets de la crise de Covid-19.

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