Paris (awp/afp) - Le groupe américain d'électronique et de défense Heico a finalisé le rachat de l'entreprise française de technologie Exxelia, jusqu'ici contrôlée par un fonds britannique. L'Etat français ne s'est pas opposé à la transaction.

La finalisation de l'opération, dévoilée vendredi par La Tribune, a été annoncée la veille par le groupe américain. Celui-ci avait conclu fin juillet un accord en vue d'acquérir Exxelia pour 453 millions d'euros et la reprise de 14 millions d'euros de dettes, selon un communiqué. Le sujet de ce rachat était devenu politique à l'automne quand le député RN Alexandre Loubet avait accusé dans l'hémicycle de "brader à des intérêts étrangers" des "fleurons industriels" français.

L'Etat a la faculté de bloquer le rachat d'entreprises françaises par des entreprises étrangères quand elles présentent un caractère stratégique. Il l'avait notamment fait pour le spécialiste de la vision nocturne Photonis que l'américain Teledyne souhaitait acquérir. L'entreprise avait finalement été rachetée ensuite par le fonds d'investissement HLD, basé à Paris.

Mais pour Exxelia, le délégué général à l'Armement français, Emmanuel Chiva, avait indiqué que les offres françaises n'avaient pas été "à la hauteur". Exxelia, un groupe industriel français de 2100 personnes, est un fabricant de "composants et sous-systèmes de précision" utilisés dans de nombreux domaines industriels de pointe comme l'aviation, la défense, le spatial et le médical.

Certains de ses composants, comme des condensateurs, sont notamment utilisés dans le F-35, l'ultra-moderne avion de combat américain, et de nombreux programmes aéronautiques européens. Le groupe était depuis 2015 contrôlé par le fonds britannique IK Partners, qui détenait la majorité du capital.

Jeudi, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé que la France allait pérenniser l'abaissement à 10% du seuil de contrôle des investissements étrangers dans les entreprises des secteurs stratégiques. Le seuil déclenchant de contrôle avait été abaissé de 25 à 10% en 2020 pour protéger les entreprises fragilisées par la pandémie de Covid-19.

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