THESSALONIQUE/ATHENES, 7 septembre (Reuters) - Le Premier ministre grec a promis samedi des réductions d'impôts aux particuliers comme aux entreprises durement frappés par dix ans d'austérité, après la crise de la dette.

Le conservateur Kyriakos Mitsotakis, qui a succédé à Alexis Tsipras, chef de file de l'extrême gauche, a été élu il y a deux mois, un an après la fin du troisième plan de sauvetage international.

La Grèce reste sous surveillance budgétaire, mais le chef du gouvernement s'est dit convaincu de dégager un excédent primaire - hors service de la dette - de 3,5% du PIB en 2019 et 2020, comme convenu avec les créanciers européens.

Il espère toutefois les convaincre d'abaisser cet objectif aux alentours de 2% en 2021, une fois que son gouvernement aura procédé aux réformes nécessaires à la restauration de la crédibilité nationale.

"La Grèce n'est plus le mouton noir de l'Europe", a-t-il assuré dans un discours prononcé à la foire de Thessalonique. "C'est un pays qui a confiance en lui. Avec une vague de réformes audacieuses, nous allons acquérir une forte crédibilité".

L’impôt sur les bénéfices des entreprises, a-t-il promis, sera ramené de 28 à 24% en 2020 et la taxation des dividendes à de 10 à 5%. Kyriakos Mitsotakis a par ailleurs assuré que le seuil de l'imposition sur les revenus serait maintenu et a annoncé que le taux des revenus allant jusqu'à 10.000 euros par an passerait de 20 à 9%.

Il a en outre promis une prime annuelle aux retraités, fin de 2020, la réduction des charges des professions libérales à moyen terme et une baisse graduelle de 5% des cotisations de sécurité sociale pour les salariés à temps plein d'ici 2023.

Dans le cadre des mesures visant à stimuler le secteur immobilier, vital pour l'économie grecque, il a promis de supprimer pendant trois ans la taxe sur la valeur ajoutée pour les logements neufs et l'impôt sur les plus-values immobilières.

Le gouvernement souhaite en outre accélérer la privatisation de la compagnie gazière Depa ainsi que la vente de ses parts dans Hellenic Petroleum et l'aéroport international d'Athènes, a-t-il ajouté.

La Grèce a dépassé ses objectifs budgétaires ces dernières années et ses créanciers européens tablent sur une croissance de 2,2% en 2019.

(George Georgiopoulos et Renée Maltezou, Jean-Philippe Lefief pour le service français)