Alphavalue - Avant de se précipiter vers la porte de sortie, il ne faut pas oublier ce qui suit: entre 2007 et 2011, le chiffre d’affaires d’Hellenic Telecom (OTE) a reculé de 19% et son EBITDA de 22%. Cependant sa marge d’EBITDA s’est seulement contractée de manière marginale, de 35,4% à 34,3%. Non seulement cette contraction de 1% est strictement en ligne avec la moyenne du secteur télécom européen, mais OTE conserve des marges d’EBITDA analogues à la moyenne européenne (34% environ).
Cependant, alors que la capitalisation boursière des Télécoms a perdu près de 30% au cours de la même période, OTE a perdu…75%. Le drapeau grec/des Balkans a donc couté aux actionnaires d’OTE environ 35%, pour une valeur qui s'est pourtant bien comportée sur le plan opérationnelle, comme ses comparables, et qui a réussi cela dans le pire marché domestique européen qui soit.

Supposons un instant que la Grèce ne s’écroule pas (un pari raisonnable), et que le facteur de peur s’affaiblisse, de sorte que les caractéristiques de génération de cash flow d’OTE soient prises au sérieux, cela laisse alors un sérieux potentiel de hausse. 255% selon les calculs d’AlphaValue précisément.
De même l’érosion des ventes semble être contenue si l’on s’accorde à laisser de côté les lignes fixes. Du côté du mobile (la moitié du chiffre d’affaires, 55% de l’EBITDA, 37% de marge d’EBITDA), le chiffre d’affaires du T3 est en baisse de « seulement » 3,4% contre -10% au cours du S1. Il a même affiché une croissance en Roumanie et Bulgarie.
En bref, le chiffre d’affaires de la téléphonie mobile pourrait être en croissance en 2012, en partie grâce à des effets de base, et en partie dû au fait que même dans une période de profonde dépression, personne ne lâche son abonnement mobile. L’activité des lignes fixes en rapide décroissance est dans un mode de génération de free cash flow grâce à la maîtrise des coûts.

La valorisation suggère un potentiel de hausse d’au moins 100% selon l’ensemble des méthodes, excepté le rendement, puisque OTE a coupé une partie de ses dividendes (même si elle conserve encore un rendement d'environ 9%, à comparer à un rendement de FCF de l'ordre de 23% !). Pour mémoire DT, qui détient une participation de contrôle de 40%, a payé jusqu’à 29,5€ par action, plus de 10 fois la valeur actuelle. A méditer.