Le nouveau groupe comptera 22 000 employés, ce qui en fera le premier employeur du secteur en Suisse. Le volume d’affaires dépassera les 20 milliards de francs suisses, répartis entre 8,6 milliards en assurance vie et 11,5 milliards en assurance non-vie. Cette alliance vise notamment à accélérer l’expansion en Europe. Helvetia bénéficie d’une forte implantation en Espagne (18% du chiffre d’affaires) tandis que Baloise est active en Belgique (27%), en Allemagne (19%) et au Luxembourg (4%).
(source : faits marquants de la transaction)
Helvetia et Baloise mettent en avant la complémentarité de leurs activités comme moteur principal de leur rapprochement, avec à la clé un fort potentiel de synergies.
Fort d’une expertise combinée de plus de 160 ans dans l’assurance, le nouveau groupe affiche une solidité financière avec un ratio SST (Test Suisse de Solvabilité) supérieur à 240%. Les dirigeants entendent s’appuyer sur les meilleures pratiques des deux groupes pour optimiser les activités communes, notamment en assurance vie et non-vie. Ils misent aussi sur la complémentarité géographique et la diversification des métiers pour renforcer leur position.
Les modalités
Concrètement, chaque actionnaire de Baloise recevra 1,0119 action Helvetia. Le groupe fusionné prendra le nom de Helvetia Baloise Holding SA et sera coté à la Bourse suisse (SIX) sous le symbole HBAN. La coopérative Patria, qui détient 34,1% d’Helvetia, a d’ores et déjà donné son accord. Les conseils d’administration des deux entreprises recommandent à leurs actionnaires de valider l’opération. Le cabinet indépendant IFBC a jugé le ratio d’échange “juste et approprié”. Les assemblées générales des deux groupes sont prévues le 23 mai 2025. En cas d’approbation et après examen des autorités de la concurrence, la fusion devrait être finalisée au quatrième trimestre.
Les analystes d’AlphaValue estime que la fusion permettra une hausse de la rentabilité des capitaux propres ainsi qu’une augmentation du potentiel de dividende.
Une nouvelle entité bicéphale
Selon le communiqué, l’alignement culturel et stratégique entre les deux groupes est un atout pour réussir l’intégration.
Les deux entreprises prévoient que les coûts de restructuration s’élèvent entre 500 et 600 millions de francs suisse d’ici 2028, mais devraient offrir des synergies de coûts d'environ 350 millions de francs par an. D’importantes suppressions d’emplois sont attendues, particulièrement dans les zones de chevauchement.
À terme, les analystes tablent sur une génération de trésorerie d’environ 220 millions annuellement une fois l’intégration pleinement réalisée, ainsi qu’une hausse de 20% du potentiel de dividende d’ici à 2029.
La gouvernance a été pensée pour refléter l’équilibre entre les deux groupes. Fabian Rupprecht (Helvetia) sera directeur général, secondé par Michael Müller (Baloise), qui occupera le poste de directeur général adjoint et pilote de l’intégration. Matthias Henny (Baloise) devient directeur financier, et André Keller (Helvetia), directeur des investissements. Le conseil d’administration comptera 14 membres, issus à parts égales des deux groupes.
“La fusion n’est pas tout à fait une surprise après les diverses spéculations du marché de ces derniers mois” réagit dans une note Georg Marti, analyste à la Banque cantonale de Zurich. Bloomberg avait averti le mois dernier que les deux entreprises évaluaient la faisabilité d’une intégration depuis plusieurs mois. Les analystes se montraient néanmoins sceptiques sur le dossier.