Zurich (awp) - L'assureur Helvetia a affiché un ralentissement en première partie d'année, subissant le contre-coup de la volatilité des marchés financiers sur ses placements. La sinistralité s'est cependant améliorée. Le groupe vise un développement international de ses affaires et a confirmé ses objectifs de dividende.

Entre janvier et fin juin, le groupe st-gallois a vu son volume d'affaires se contracter de 2% sur un an à 6,8 milliards de francs suisses, avec un repli de 6,6% des primes brutes dans l'assurance-vie mais une hausse de 2,5% dans l'activité dommages et accidents, a-t-il annoncé jeudi dans son rapport d'étape. Hors effet des devises, l'entreprise revendique cependant une progression de 1,1% des volumes.

Au niveau de la rentabilité, le ratio combiné net, qui mesure le rapport entre les coûts des sinistres et les charges d'exploitation par rapport aux primes, s'est amélioré de 0,9 point à 93,6%. L'année dernière avait été marquée par une sinistralité particulièrement élevée, notamment suite aux inondations qui se sont abattues sur l'Allemagne et la Suisse.

"Le portefeuille a été résistant, compte tenu de la hausse de la pression inflationniste et de la normalisation de la sinistralité après la pandémie", a détaillé Helvetia dans un communiqué.

Quant au résultat des placements, il a chuté dans le négatif à -546,3 millions, en raison de la mauvaise performance des marchés financiers au premier semestre, contre un résultat positif de 1,1 milliard un an plus tôt.

Le résultat avant impôts a donc chuté de 13,5% à 298,1 millions de francs suisses, tandis que le bénéfice net a atteint 219,5 millions (-16,3%).

Alors que le volume d'affaires est inférieur aux prévisions des analystes interrogés par l'agence AWP, le profit net dépasse les attentes du marché. Le ratio combiné net est, lui, très légèrement inférieur aux 93,2% anticipés en moyenne.

Devenir un acteur européen

Dans le cadre de sa stratégie "20.25", Helvetia veut économiser 100 millions de francs suisses par an et atteindre un ratio combiné entre 92% et 94%. Le dividende devrait croître ou rester stable pour atteindre 1,5 milliard de francs suisses de versements cumulés d'ici 2015. Selon le directeur général Philipp Gmür, l'entreprise "avance (...) à grand pas" dans la mise en oeuvre de cette stratégie.

"Le solide résultat technique et la très forte capitalisation nous aident à pouvoir verser des dividendes attrayants", a souligné la directrice financière Annelis Lüscher Hämmerli lors d'une conférence de presse.

Le groupe dispose en effet de fonds propres solides, le ratio de solvabilité SST ayant progressé depuis le début de l'année de 20 points à 280% fin juin.

Le groupe veut se développer en un "acteur européen de services financiers dans l'assurance et la prévoyance". Pour ce faire, l'assureur avait racheté en janvier 2020 pour 800 millions d'euros son homologue espagnol Caser, dont il possède désormais 80%. En juin, Helvetia avait par contre vendu l'assureur-vie ibérique Sa Nostra Vida, réduisant la part de l'assurance-vie dans l'activité d'ensemble et diminuant ainsi les besoins en fonds propres.

Cette cession va générer un apport entre 50 et 90 millions au niveau du bénéfice au second semestre. Helvetia va également poursuivre ses investissements dans la croissance organique et réaliser de petites acquisitions complémentaires, a ajouté Mme Lüscher Hämmerli. Des rachats d'actions sont également possibles.

Helvetia s'est également lancé en mars dans l'assurance sur internet avec son offre Smile, d'abord introduite en Autriche.

A la Bourse l'action Helvetia a terminé en baisse de 3,66% à 102,60 francs suisses, dans un SPI en recul de 0,15%.

al/ib