PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent sans direction claire mercredi mais le contexte reste prudent avant les annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui devrait procéder à une nouvelle forte hausse de ses taux d'intérêt, tandis que sur le plan géopolitique le ton martial de Vladimir Poutine sur les objectifs russes en Ukraine n'incite guère à la prise de risque.

À Paris, le CAC 40 abandonne 0,18% à 5.968,67 vers 08h20 GMT. A Francfort, le Dax reflue de 0,28%. À Londres, le FTSE 100 avance cependant de 0,44%, tiré par les valeurs minières.

L'indice EuroStoxx 50 est en repli de 0,25%. Le FTSEurofirst 300 grignote 0,05% et le Stoxx 600 prend 0,23%.

Les contrats à terme sur les principaux indices américains préfigurent à ce stade un léger rebond à l'ouverture alors que le S&P-500, principale référence des investisseurs, a clôturé mardi pour la troisième séance consécutive sous les 3.900, considérés comme un important "support" technique par les analystes.

La Fed publiera à 18h00 GMT son communiqué de politique monétaire, qui sera suivi une demi-heure plus tard d'une conférence de presse de son président Jerome Powell. Les investisseurs espèrent y trouver des indices sur l'évolution de la conjoncture économique et la trajectoire future des taux d'intérêt.

Les marchés tablent avec une probabilité de 81% sur une nouvelle hausse de 75 points de base des taux de la Fed, tandis que les chances d'un relèvement de 100 points sont évaluées à 17%, selon le baromètre Fedwatch..

Certains économistes, à l'image de Taylor Nugent de National Australia Bank, estiment que les taux de la Fed pourraient culminer autour de 4% d'ici la fin de l'année, une accélération susceptible de provoquer une récession.

"Ce sera une période difficile pour les actions et les actifs à risque tant qu'on ne verra pas où se situe le taux pivot de la part de la Fed", prédit Frank Benzimra, responsable actions chez Société Générale.

Aux craintes sur les taux s'ajoutent les inquiétudes sur l'évolution du conflit en Ukraine, Vladimir Poutine ayant annoncé mercredi la mobilisation des réservistes russes, dans une adresse à la Nation au ton martial.

Immédiatement après les déclarations du président russe, l'euro et le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour l'ensemble de la zone euro, ont fortement reculé, tandis que l'indice de la volatilité a bondi à 29,5 points, à un sommet de plus de deux semaines.

La monnaie russe a chuté à environ 63 roubles pour un dollar, à un creux depuis le 7 juillet, et la Bourse de Moscou a plongé de quelque 10% à l'ouverture, les géants russes de l'énergie Rosneft et Gazprom perdant jusqu'à 12%.

Sur le Stoxx 600 paneuropéen, l'énergie (+2,61%), les matières premières (+1,32%), et les services aux collectivités (utilities) (+1,26%) figurent en tête des hausses, tandis qu'à l'opposé le tourisme (-1,85%) et l'automobile (-0,35%) accusent les plus fortes baisses.

Aux valeurs individuelles, Schneider Electric cède 0,65% après l'annonce du lancement d'une offre de 31 livres par action pour acquérir le solde du capital d'Aveva (+2,26%), le groupe britannique étant valorisé environ 9,48 milliards de livres (10,85 milliards d'euros).

Fortum bondit de 14,46% à la faveur de l'annonce d'une cession sa participation dans Uniper (-19,3%) à l'Etat allemand.

Vodafone gagne 2,01%, Xavier Niel ayant annoncé avoir acquis une participation de 2,5% dans l'opérateur télécoms britannique.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)