Paris (awp/afp) - Le groupe français de gaz industriels Air Liquide a annoncé vendredi sa volonté de se désengager de Russie, où il emploie près de 720 personnes, en cédant ses activités dans le pays aux dirigeants locaux.

"Air Liquide confirme sa volonté de se désengager de Russie. Dans le cadre d'une démarche responsable et ordonnée, le Groupe a signé avec l'équipe dirigeante locale une lettre d'intention visant à lui transférer ses activités en Russie sous forme d'un MBO (Management Buy Out)", indique-t-il dans un communiqué.

Les activités d'Air Liquide en Russie représentent moins de 1% du chiffre d'affaires du groupe, qui a atteint en 2021 plus de 23 milliards d'euros. Elles ne seront plus comptabilisées dans les résultats financiers du groupe à compter du 1er septembre.

La réalisation de l'opération reste soumise à l'approbation des autorités russes et le montant de la cession n'a pas été communiqué.

Air Liquide avait déjà passé au premier semestre une provision exceptionnelle relative à ses activités dans le pays, d'un montant de 404 millions d'euros.

"Le projet de transfert des activités aux managers locaux a pour objectif de permettre un transfert ordonné, viable et responsable des activités du Groupe en Russie, garantissant notamment la continuité de fourniture d'oxygène aux hôpitaux", précise Air Liquide.

L'annonce de son départ de Russie intervient plus de six mois après le déclenchement de la guerre en Ukraine, qui a poussé de nombreuses entreprises françaises à quitter le pays. C'est notamment le cas de Société Générale, qui a cédé en mai sa filiale russe Rosbank, mais aussi de Renault, qui a vendu notamment ses parts dans Avtovaz, fabricant des voitures Lada, en conservant une option de rachat pendant six ans.

D'autres ont suspendu leurs activités dans le pays, comme le groupe de luxe Hermès ou le spécialiste des articles de sport Decathlon.

En revanche, Leroy Merlin et Auchan, qui font partie comme Decathlon de la galaxie Mulliez, maintiennent pour le moment leurs activités dans le pays, tout comme le groupe agroalimentaire Danone ou le géant pharmaceutique Sanofi par exemple.

Le groupe pétrolier et gazier TotalEnergies n'a pas non plus quitté le pays, estimant que cela contribuerait "à enrichir des investisseurs russes" mais a annoncé vendredi dernier la cession de ses parts dans la société Terneftegaz, accusée de fabriquer du carburant utilisé par des avions russes engagés dans la guerre en Ukraine.

afp/ck