Une crise, quelle crise ? Les ventes du troisième trimestre d'Hermès ont nettement rebondi à tel point que son activité n'est pas loin d'être revenue à la normale. Une prouesse qui s'explique par sa spécialisation dans le marché niche qu'est l'hyper luxe et par sa capacité à entretenir le désir de ses clients en Asie bien sûr, mais aussi en Europe. Dans les moments difficiles, le sellier du Faubourg Saint Honoré peut compter sur sa clientèle locale. En Bourse, les investisseurs font briller le titre qui bondit de 2,5% à 820 euros après avoir atteint un record de 824,60 euros.

Après un deuxième trimestre marqué par la pandémie (-41,5%), les ventes du fabricant de sacs Birkin au troisième trimestre (+7 % à taux de change constants et +4 % à taux de change courants) sont portées par la forte activité dans les magasins du groupe (+12 % à taux de change constants), la dynamique de l'Asie et une amélioration sensible dans toutes les autres régions.
Le chiffre d'affaires consolidé du groupe à fin septembre 2020 s'élève à 4,288 milliards d'euros, en baisse de 14 % à taux de change courants et à taux de change constants.

À moyen terme, malgré le renforcement des incertitudes économiques, géopolitiques et monétaires dans le monde, le groupe confirme un objectif de progression du chiffre d'affaires à taux constants ambitieux.

Axel Dumas, Gérant d'Hermès, a déclaré : "2020 voit l'affirmation d'enjeux stratégiques majeurs, la responsabilité sociale et environnementale, la digitalisation des usages et des modes de vie ainsi que la dynamique des marchés asiatiques. La prise en compte de ces changements profonds et durables nous permet aujourd'hui de rester confiants face à un avenir toujours incertain. La bonne tenue de nos performances nous permet de poursuivre nos investissements et les créations d'emplois".

UBS a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 811 euros sur Hermès.

Ces ventes trimestrielles soulignent la résistance du modèle du groupe, qui est rapidement "revenu à la normal", observe le broker. La résilience du marché européen est par ailleurs une bonne nouvelle et qui montre que c'est n'est pas le seul apanage de LVMH, ajoute le courtier.

Plus pragmatique, Invest Securities a rappelé que ces bons chiffres ne devaient pas masquer le fait que le cumul sur neuf mois reste largement négatif avec une décroissance organique de -14%.