PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en repli lundi dans un contexte d'inquiétudes persistantes sur le rythme de la croissance de l'économie mondiale, l'inflation et la politique monétaire des grandes banques centrales.

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,81% à 6.673,1 points. Le Footsie britannique a cédé 0,4% et le Dax allemand a fini en baisse de 0,72%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,69%, le FTSEurofirst 300 de 0,5% et le Stoxx 600 de 0,49%.

Les inquiétudes concernant les perspectives économiques mondiales ont pesé sur les actions en Europe après la publication de données montrant que la Chine a enregistré au troisième trimestre son rythme de croissance économique le plus lent en un an.

D'autres statistiques ont également déçu: la production industrielle chinoise a ralenti plus que prévu à 3,1% sur un an en septembre et celle aux Etats-Unis a baissé de 1,3% alors que le consensus Reuters anticipait une légère progression.

Les incertitudes persistantes sur l'évolution de l'inflation - alimentées par les prix élevés de l'énergie - et la future politique des banques centrales continuent par ailleurs de freiner les marchés boursiers.

"Nous restons optimistes sur les perspectives à plus long terme mais nous nous attendons à ce que cette volatilité et cette incertitude persistent au cours des prochaines semaines dans l'attente de plus de clarté sur les perspectives de croissance mondiale, d'inflation, de la Chine, de la politique américaine et de la Fed", a déclaré Kevin Boscher, directeur financier du groupe d'investissement Ravenscroft.

VALEURS

Les grands groupes de l'industrie du luxe Hermès, LVMH et Kering ont abandonné de 1,40% à 2,39% à Paris, pénalisés par le ralentissement économique chinois et un discours du président Xi Jinping sur une fiscalité destinée à réduire les écarts de richesse.

A Amsterdam, Philips a cédé 3,07% après avoir abaissé ses perspectives de croissance des ventes et de bénéfice pour cette année et averti que les problèmes dans la chaîne d'approvisionnement allaient probablement s'intensifier au quatrième trimestre.

Contre la tendance, le laboratoire français Valneva s'est envolé de 32,75% après les premiers résultats positifs d'un essai de phase III sur son candidat vaccin contre le COVID-19.

WALL STREET

Après une ouverture négative, les principaux indices de Wall Street évoluaient en ordre dispersé au moment de la clôture en Europe: le S&P-500 gagnait 0,15%, le Nasdaq 0,34% mais le Dow Jones (-0,1%) restait dans le rouge, freiné par la chute de Disney (-2,8%) après une note défavorable de Barclays.

TAUX

Le rendement des Treasuries à 10 ans avance de deux points de base à 1,5914% alors que le renchérissement des prix de l'énergie alimente la peur d'une envolée de l'inflation et celle d'un resserrement plus rapide que prévu des politiques monétaires.

Selon les données de CME Group, les marchés anticipent à 40% une hausse de taux de la Fed de 25 points de base d'ici septembre 2022, contre 24% il y a un mois.

"Les marchés obligataires se réveillent enfin face aux risques que l'inflation ne soit pas aussi transitoire que la plupart des banques centrales l'affirment", a commenté Win Thin, responsable de stratégie chez Brown Brothers Harriman.

En Europe, le rendement du Bund allemand a clôturé la journée en hausse, à -0,148%.

CHANGES

Les statistiques chinoises moins bonnes qu'attendu et les craintes sur la hausse des prix et ses répercussions sur la politique monétaire de la Réserve fédérale ont temporairement soutenu le dollar en séance. Le billet vert est désormais stable face à un panier d'autres devises de référence.

L'euro évolue autour de 1,16 dollar.

La livre repart en baisse contre le dollar et l'euro après avoir profité de la perspective d'une hausse de taux de la Banque d'Angleterre à la suite des propos dimanche du gouverneur de l'institution en faveur d'une réaction de la BoE si la hausse des prix de l'énergie entraîne un rebond de l'inflation.

PÉTROLE

Les cours du pétrole cèdent un peu de terrain mais restent proches des plus hauts de plusieurs années atteints en séance à la faveur de la reprise de la demande de brut avec les prix élevés du gaz naturel et du charbon.

Le Brent recule à 84,66 dollars après un pic de trois ans à 86,04 et le brut léger américain est stable à 82,45 dollars après un pic depuis octobre 2014, à 83,87.

(Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey)