Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris s'enfonçait de 2,06% jeudi matin, abasourdie par la perspective d'une réduction du soutien monétaire de la Banque centrale américaine dès cette année.

A 09H33, l'indice phare CAC 40 chutait de 139,52 points à 6.630,59 points. La cote Parisienne a conclu ses séances dans le rouge depuis le début de la semaine.

Cette consolidation est d'autant plus marquante que la semaine dernière, la place Parisienne était encore tout proche de sa plus haute performance de 6.944,77 points, atteinte en séance le 4 septembre 2000.

"L'indice CAC 40 abandonne dans l'immédiat toutes possibilités de revenir à son plus haut historique. L'occasion était pourtant belle et il n'aura pas manqué grand-chose pour inscrire ce nouveau record", indique Thierry Claudé, gérant chez Kiplink Finance.

Wall Street a également trébuché jeudi après la publication du compte-rendu (les Minutes) de la réunion de politique monétaire de juillet de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui laisse entendre que celle-ci se préparerait à réduire les achats d'actifs dès cette année.

"Les Minutes n'altèrent certainement pas la perspective d'une réduction du soutien monétaire" ni l'idée d'un "ralentissement des achats d'actifs [de la Fed, NDLR] au quatrième trimestre" malgré "les signes de faiblesse des récentes données économiques, particulièrement les ventes au détail et la confiance des consommateurs" aux Etats-Unis, souligne Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

"L'attention va maintenant se diriger vers le symposium des banquiers centraux à Jackson Hole la semaine prochaine, où les marchés espèrent obtenir davantage d'éléments sur le calendrier et la diminution du rythme des achats mensuels d'actifs" de la Fed, ajoute-t-il.

Au vu des progrès économiques et sur le front de l'emploi, l'idée d'une réduction du soutien monétaire dès cette année gagne du terrain, même si les membres du comité de la politique monétaire de la Fed restent divisés sur le moment le plus opportun pour commencer à le faire.

Ceux, favorables à un resserrement rapide des conditions monétaires, mettent en avant les risques que l'inflation continue à s'accélérer, tandis que les responsables plus attentistes souhaitent observer encore l'évolution des données économiques, au regard notamment du variant Delta.

Le luxe sombre

Les actions liées au luxe, qui représentent plus d'un quart de l'indice de la Bourse de Paris, continuaient de plonger. Vers 09H18, le géant LVMH chutait de 5,94% à 616 euros, Hermès s'enfonçait de 3,67% à 1.233 euros et Kering de 7,10% à 667 euros.

Air Liquide résiste

Le titre défensif Air Liquide prenait 0,80% à 152,02 euros suivi de Alstom (+0,52% à 36,84 euros) et Vivendi (+0,13% à 31,02 euros), formant le seul trio dans le vert de l'indice CAC 40.

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