Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a marqué un net recul de 1,54% mercredi, plombée par de mauvais indicateurs économiques en Chine, gros marché notamment pour le luxe qui représente 30% de l'indice CAC 40.

L'indice vedette a perdu 111,05 points pour clôturer à 7.098,70 points. La veille, il avait reculé de 94,06 points, finissant à 7.209,75 points.

Sur le mois de mai, la Bourse de Paris a perdu 5,24%.

Ce mois, elle signe non seulement son premier bilan mensuel en repli depuis le début de l'année, mais aussi le pire depuis septembre 2022, à un moment où les investisseurs craignaient que les hausses de taux opérées par les banques centrales poussent l'économie en récession.

Les crispations sont multiples actuellement pour les marchés. "La reprise économique en Chine n'est pas aussi forte qu'espéré et il y a des craintes sur l'accord sur la dette américaine", a résumé Arnaud Morvillez, gérant chez Uzès Gestion.

L'activité manufacturière en Chine a connu en mai un repli pour le deuxième mois consécutif, selon des données publiées mercredi, alors que les analystes tablaient sur une hausse. L'indicateur d'activité dans les services a lui aussi reculé en mai dans le pays, confirmant une reprise économique beaucoup plus laborieuse que prévu.

"Évidemment des craintes sur l'ampleur du rebond de l'économie chinoise ont un impact sur le secteur du luxe notamment et on a vu un CAC 40 sous-performant aujourd'hui (mercredi), mais il faut toutefois noter des prises de profits sur ces valeurs", a souligné l'analyste.

Comme sur les autres indices boursiers mondiaux, les groupes de luxe étaient à la peine à Paris: LVMH a perdu 2,64% à 813,90 euros, Kering 2,91% à 498,35 euros et Hermès 2,64% à 1.901,80 euros. Du côté des cosmétiques, L'Oréal a abandonné 1,29% à 399 euros.

Quant aux "craintes sur le défaut de la dette américaine, qui serait le scénario noir", Arnaud Morvillez estime que tant que la situation ne sera pas plus claire, "le marché ne progressera pas".

Un projet d'accord a été scellé samedi entre la Maison-Blanche et le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy pour relever le plafond de la dette américaine. Après l'approbation en commission mardi soir, le texte attend désormais le feu vert mercredi soir de la Chambre, dont le vote est prévu vers 00H30 GMT.

Le Sénat, dominé de peu par les démocrates, devra ensuite adopter le texte avant lundi, date à laquelle, selon la secrétaire au Trésor Janet Yellen, les Etats-Unis pourraient manquer de trésorerie si la possibilité d'emprunter n'est pas rétablie.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt de la France se sont détendus, le taux pour l'emprunt à 10 ans s'est établi à 2,84% contre 2,90% à la clôture.

Les investisseurs scruteront les chiffres d'inflation et de croissance relatifs à d'autres pays de la zone euro, dont l'Allemagne, avant la première estimation de l'inflation de la zone euro pour mai, attendue jeudi.

Capgemini décolle

Dans un marché baissier, le groupe informatique français Capgemini a grimpé de 6,82% à Paris, à 162,80 euros, après avoir annoncé étendre son partenariat dans le domaine de l'intelligence artificielle (IA) et de l'analyse de données avec Google Cloud.

L'IA est considérée par beaucoup d'investisseurs comme un marché extrêmement porteur, à l'image de Nvidia, dont le titre a pris 175% depuis le début de l'année à Wall Street.

Les automobilistes à l'arrêt

Dans le sillage des indicateurs chinois, les valeurs automobiles de la place Parisienne ont marqué le stop. Renault a perdu 4,31% à 31,29 euros et ferme la marche du CAC 40. Stellantis a lâché 3,47% à 14,19 euros et Michelin 3,17% à 26,56 euros.

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