Holcim d'adjuge une hausse de 0,29% ce matin à Zurich, à 47,97 francs suisses par action. Le géant mondial des matériaux de construction a annoncé ce matin la cession à Companhia Siderúrgica Nacional de ses activités au Brésil pour une valeur d'entreprise de 1,025 milliard de dollars. Un montant qui se situe dans le bas de la fourchette (1 à 1,5 milliard de dollars) précédemment évoquée dans les médias, remarque UBS dans une note publiée ce matin.

Le périmètre cédé comprend les cinq cimenteries intégrées de Holcim, quatre stations de broyage, six sites de granulats et 19 installations de béton prêt à l'emploi. Ce désinvestissement permettra au groupe de renforcer son bilan en réduisant "considérablement" son taux d'endettement.

La banque suisse estime également que les actifs cédés ont généré 300 millions de dollars de ventes et un EBITDA de 15 millions, pour une capacité de 15 millions de tonnes de ciment.

"Cependant, le Brésil est actuellement en phase de reprise, avec des augmentations de prix significatives et une croissance des volumes, de sorte que nous pensons que l'EBITDA 2021E pourrait être plus proche de 90 millions de dollars US, ce qui représenterait alors un multiple de 11,4x EV/EBITDA et donc sensiblement supérieur au multiple de 7,3x de Holcim", ajoute UBS.

Dans le cadre de l'optimisation de son portefeuille, Holcim utilisera le produit de la cession pour investir dans son activité Solutions & Produits, en s'appuyant sur l'acquisition de Firestone.

Le cimentier rappelle également que l'Amérique latine reste une région de croissance stratégique essentielle, celui-ci étant présent en Argentine ou encore au Mexique. Ce désinvestissement du Brésil ne paraît alors pas surprenant, selon UBS, "et reflète principalement le fait que cette activité n'a pas généré des niveaux de rentabilité constants au fil du temps".

UBS a par ailleurs réitéré sa recommandation d'Achat sur le titre Holcim, avec un objectif de cours de 63 francs, ce dernier ne tenant pas compte d'une potentielle sanction financière concernant les activités du groupe en Syrie.

Pour rappel, Holcim est actuellement en plein litige avec le ministère de la Justice américain concernant de supposés paiements versés à l'Etat Islamique entre 2011 et 2015. Sa filiale française, Lafarge, peut quant à elle être poursuivi en France pour "complicité de crimes contre l'humanité" en Syrie pour des faits similaires en 2013 et 2014.