Zurich (awp) - Holcim a assuré jeudi auprès d'AWP avoir formé un pourvoi en cassation en France, après que la cour d'appel de Paris a confirmé mi-mai la mise en examen de Lafarge pour "complicité de crimes contre l'humanité" en Syrie.

Le géant des matériaux de construction, qui a fusionné en 2015 avec le cimentier Lafarge, avait annoncé vouloir contester cette décision, intervenue le 18 mai dernier, devant la plus haute juridiction judiciaire française.

Lafarge demeure mise en examen des chefs de complicité de crimes contre l'humanité et de mise en danger de la vie d'autrui, "dans le cadre de l'information judiciaire qui se poursuit", avait alors précisé le parquet général de la cour d'appel.

Le groupe français est soupçonné d'avoir versé, via une filiale, plusieurs millions d'euros à des groupes terroristes, dont l'organisation Etat islamique (EI), ainsi qu'à des intermédiaires, afin de maintenir l'activité d'une cimenterie en Syrie alors que le pays s'enfonçait dans la guerre.

Le délai de jugement en matière pénale étant de huit à douze mois, il n'y aura probablement pas d'audience avant, au mieux, la fin de l'année, selon une source judiciaire.

Le dossier a déjà fait des va-et-vient entre la cour d'appel et la Cour de cassation.

Fin juin 2018, Lafarge a été mise en examen pour quatre motifs (complicité de crimes contre l'humanité, mise en danger de la vie d'autrui, financement d'une entreprise terroriste, violation d'un embargo sur le pétrole) avant d'en demander la nullité auprès de la cour d'appel.

En novembre 2019, le cimentier avait obtenu de cette juridiction l'annulation de sa mise en examen pour "complicité de crimes contre l'humanité".

Mais en septembre 2021, la Cour de cassation avait cassé cette décision, ainsi que le maintien de la mise en examen du groupe pour "mise en danger de la vie d'autrui". Elle avait renvoyé ces deux questions devant la chambre de l'instruction, mais confirmé la mise en examen du cimentier pour "financement du terrorisme".

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