Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a fini la journée de vendredi en forte baisse, le Nikkei perdant 1,46%, plombé par des statistiques macroéconomiques plus que médiocres au Japon et par les inquiétudes entourant la Deutsche Bank.

A l'issue des échanges, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 243,87 points à 16.449,84 points. Il a perdu 1,82% au cours de cette semaine en dents de scie.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a lâché vendredi 1,52% (-20,47 points) à 1.322,78 points.

L'activité a été encore très moyenne, avec 1,82 milliards de titres échangés sur le premier marché.

Sur le volet des changes, le dollar est retombé autour de 101,05 yens contre 101,65 yens à la fermeture jeudi. L'euro est descendu à 113,30 yens, contre 114,10 yens. Ces mouvements incitent généralement à vendre des titres de groupes exportateurs.

"L'anxiété s'étend et ce mauvais climat va concerner l'ensemble du marché", prévient Juichi Wako de Nomura Holdings interrogé par l'agence Bloomberg.

La raison: une dizaine de fonds spéculatifs ont commencé à réduire leur exposition à Deutsche Bank, inquiets de la situation financière de la banque à qui les autorités américaines réclament 14 milliards de dollars pour solder un litige immobilier remontant à la crise financière dite des "subprimes" entre 2007 et 2009.

Les plus pessimistes craignent que Deutsche Bank ne finisse par être aux abois mais que personne ne soit en mesure de la renflouer, ce qui conduirait à une contagion dans le système financier allemand et, par effet de dominos, au-delà.

Sur les 225 composantes du Nikkei, pas moins de 207 ont dévissé, la plus forte chute revenant à un groupe financier justement, Fukuoka Financial, qui a abandonné 5,23%, suivi par Concordia Financial (-4,10%) et Shizuoka Bank (-3,48%). Les grands établissements bancaires ont été un peu moins sanctionnés: Mitsubishi UFJ Financial Group a cédé 2,11% à 505,10 yens, Mizuho Financial Group 2,20% à 168,60 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group 1,52% à 3.380 yens.

Les assureurs ont également été délaissés, Sompo Japan Nipponkoa déclinant de 2,93% à 2.965,50 yens.

- Sharp épargné, Seven & I Holdings en sursis -

Sharp, qui n'appartient plus au Nikkei 225, a été une des rares valeurs à éviter le rouge, le titre restant inchangé à 135 yens.

Le pionnier japonais des afficheurs à cristaux liquides (LCD) a annoncé vendredi la mise en place d'une ligne pilote de production d'écrans organiques électroluminescents (OEL), une stratégie pour contrer les sud-coréens Samsung et LG, comme l'avait promis Hon Hai/Foxconn en le rachetant.

La rumeur dit que l'américain Apple, dont Sharp est un des plus importants fournisseurs d'écrans, va passer aux OEL pour la prochaine génération d'iPhone, smartphones qui sont d'ailleurs assemblés par Hon Hai/Foxconn.

Dans le même domaine de l'électronique, Sony a dévissé de 2,66% à 3.293 yens et Panasonic de 3,42% à 1.002 yens.

Dans le secteur de l'automobile, l'un des plus importants de la place tokyoïte et très sensible au renchérissement du yen, Toyota a perdu 2,02% à 5.779 yens, Nissan 2,07% à 982,70 yens et Honda Motor 2,28% à 2.887,50 yens.

Mitsubishi Motors a dégringolé de 3,30% à 469 yens. Le groupe a publié après la clôture un document sur les mesures qu'il entendait prendre pour éviter un nouveau scandale de falsifications de données relatives aux performances de ses automobiles.

A noter enfin le repli de 0,77% de l'action du géant de la distribution Seven & I Holdings qui risque une chute bien plus forte lundi en raison de l'annonce après la fermeture d'une division par plus de deux de sa prévision de bénéfice net annuel en raison de ventes plus faibles qu'attendu et de dépréciations sur ses grandes surfaces.

kap/sg