Le London Metal Exchange (LME) a annoncé jeudi des mesures visant à relancer son contrat sur le nickel après le chaos commercial de l'année dernière, tout en lançant une consultation sur les mesures à prendre pour accroître la liquidité du commerce électronique.

Le plus grand et le plus ancien marché des métaux au monde prévoit de travailler avec le Qianhai Mercantile Exchange de Chine, également détenu par Hong Kong Exchange and Clearing, pour lancer un nouveau contrat de nickel de qualité inférieure.

La déconnexion entre le nickel de haute qualité lié au contrat de nickel du LME et la production croissante de métal de qualité inférieure a été l'un des principaux facteurs de l'évolution chaotique des prix en mars de l'année dernière, qui a contraint le LME à annuler les transactions sur le nickel et à suspendre les échanges pour la première fois depuis 1988.

La bourse prévoit également de rendre permanentes les limites de prix imposées à tous les métaux après les fluctuations du nickel de l'année dernière, même si les plafonds pour les principaux métaux, le cuivre et l'aluminium, seront ramenés de 15 % à 12 %.

Le LME a publié son "plan d'action" en réponse au rapport publié en janvier par le cabinet de conseil en gestion Oliver Wyman, qui a conseillé le LME sur la manière de prévenir les distorsions du marché et d'améliorer la surveillance des risques.

"Le LME s'est engagé à rétablir la liquidité du nickel au LME et, parallèlement à la réouverture des échanges de nickel aux heures asiatiques en début de semaine, il introduit aujourd'hui une approche d'inscription accélérée et une dispense de frais pour les nouvelles marques de nickel du LME", indique le communiqué.

La suspension des transactions sur le nickel le 8 mars a eu lieu après que les prix ont doublé pour atteindre plus de 100 000 dollars la tonne en l'espace de quelques heures, une hausse que certaines sources ont attribuée à la couverture de positions courtes par l'un des principaux producteurs mondiaux.

Les recommandations s'appuient sur les mesures prises par le LME peu après la crise, notamment l'imposition de limites de prix journalières de 15 % et la déclaration des positions de gré à gré pour tous les métaux livrés physiquement.

L'introduction d'un marché au comptant du nickel de "classe 2" en Chine s'explique par le fait que seuls 21 % environ de la production mondiale, soit quelque 650 000 tonnes, peuvent être livrés dans le cadre du contrat de nickel de qualité supérieure du LME.

La Financial Conduct Authority britannique a lancé ce mois-ci sa première enquête sur une bourse britannique pour faute éventuelle concernant la décision prise l'année dernière par le LME d'interrompre les transactions sur le nickel.

Cette décision a donné lieu à des poursuites de la part des investisseurs, alors que le contrat sur le nickel n'est toujours pas respecté, que les volumes diminuent et que l'industrie est privée d'un prix de référence mondial efficace.