Le géant pharmaceutique américain propose 90 dollars en numéraire par action Hospira, ce qui représente une prime de 39% par rapport au cours de clôture de mercredi.

Dans les premiers échanges à Wall Street, l'action Hospira s'échangeait à 87,51 dollars, en hausse de 35%, tandis que le titre Pfizer avançait de 2,81% à 32,99 dollars.

Pfizer a souligné que l'opération illustrait son engagement à utiliser ses fonds propres pour assurer une croissance à court terme de son chiffre d'affaires et de ses résultats par action.

Ce rachat devrait ajouter 10 à 12 cents par action au résultat de Pfizer en année pleine dès la finalisation de l'affaire.

Pour Pfizer, il s'agit de la plus importante opération depuis l'échec de sa tentative de rachat du britannique AstraZeneca, qui avait farouchement repoussé son offre d'achat de 118 milliards de dollars l'an dernier.

Le laboratoire a précisé que ce rachat augmenterait son portefeuille de médicaments établis dont les brevets sont arrivés à expiration. Hospira fabrique des versions génériques de médicaments injectables couramment utilisés dans les hôpitaux et vend plusieurs biosimilaires à l'international. La société a aussi d'autres biosimilaires en cours de développement.

Les laboratoires pharmaceutiques s'affrontent sur le secteur des biosimilaires qui coûtent de 20 à 30% moins cher que le traitement original. Aucun biosimilaire n'a été approuvé jusqu'à présent aux Etats-Unis mais ces nouveaux produits devraient représenter à la fin de la décennie environ un quart du marché mondial de 100 milliards de dollars des médicaments non couverts par un brevet, selon des données réunies par Thomson Reuters.

Hospira, dont la dette à long terme s'élevait à 1,75 milliard de dollars au 30 septembre selon des documents boursiers, a sollicité le feu vert de la Food and Drug Administration (FDA) pour une copie du Remicade, un lucratif traitement contre l'arthrose de Johnson & Johnson.

La valeur d'entreprise de Hospira est de 17 milliards de dollars, dette comprise, ont dit les deux groupes, ajoutant que leurs conseils avaient approuvé l'opération à l'unanimité.

Pfizer est conseillé sur le plan financier par Guggenheim Securities, J.P. Morgan et Lazard. Le groupe a recours par ailleurs à Ropes & Gray sur le plan légal et à Clifford Chance en matière de régulation internationale.

Hospira a recours pour sa part à Morgan Stanley pour les aspects financiers et à Skadden, Arps, Slate, Meagher et Flom pour les questions juridiques.

L'opération requiert le feu vert des autorités de la concurrence et l'approbation par les actionnaires.

(Vidya L Nathan et Nathalie Grover à Bangalore,; Benoit Van Overstraeten, Patrick Vignal et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

Valeurs citées dans l'article : Pfizer Inc., Johnson & Johnson, Hospira, Inc.