New York (awp/afp) - Wall Street évoluait en ordre dispersé vendredi après des déclarations de Donald Trump qui s'est dit opposé à une suppression totale des tarifs douaniers supplémentaires sur des centaines de milliards de dollars de biens chinois.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, perdait 0,19% vers 15H30 GMT, à 27.621,10 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, grappillait 0,05%, à 8.438,63 points, et l'indice élargi S&P 500 cédait 0,08% à 3.082,58 points.

La Bourse de New York avait terminé en hausse jeudi, les investisseurs se montrant optimistes après des déclarations chinoises sur la levée progressive des tarifs douaniers que s'imposent Pékin et Washington au moment où les deux pays s'efforcent de finaliser un accord partiel sur leur différend commercial.

Le Dow Jones (+0,66%) et le S&P 500 (+0,27%) avaient fini à un record et le Nasdaq (+0,28%) s'était aussi apprécié.

L'optimisme du marché se dissipait vendredi après des déclarations de Donald Trump écartant l'idée d'une levée "totale" des taxes punitives contre Pékin: "Je ne le ferai pas", a-t-il affirmé.

Le président américain a également assuré que tout accord avec la Chine serait signé sur le sol américain, évoquant l'Etat de l'Iowa comme lieu possible.

Ces propos confirment ceux tenus plus tôt dans la journée par le conseiller économique de la Maison Blanche Peter Navarro, tenant d'une ligne ferme contre Pékin.

Ce dernier avait en effet indiqué que l'administration Trump pourrait repousser l'imposition de tarifs douaniers sur des biens chinois, notamment électroniques, prévus le 15 décembre, mais n'était pas prête à revenir sur les tarifs existants.

"Je peux confirmer qu'il n'y a pas d'accord pour retirer les tarifs douaniers (additionnels) comme condition d'un accord", avait affirmé M. Navarro sur la radio NPR. "La seule personne qui peut prendre cette décision est Donald Trump", a-t-il insisté, parlant de "propagande" de la part des Chinois, relayée par la presse.

Selon Patrick O'Hare de Briefing, "le marché ne réagit pas si négativement que ça aux déclarations de M. Navarro, alors qu'il s'était montré très enthousiaste après les déclarations sur la levée des sanctions faites hier par un porte-parole du ministère chinois du Commerce."

"Le marché continue de croire qu'un accord sera signé avant l'élection (présidentielle américaine de 2020, NDLR) afin de sortir de l'impasse commerciale", poursuit l'expert.

Par ailleurs, les investisseurs semblaient bien accueillir des propos du président sortant de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, qui s'est dit persuadé que Donald Trump n'imposerait pas dans les prochains jours de nouveaux droits de douane sur l'importation d'automobiles européennes.

Disney sourit

Au rang des valeurs, Disney, membre du Dow Jones, grimpait de 3,96% après avoir publié jeudi après la clôture des résultats trimestriels meilleurs que prévu.

Bob Iger, le PDG du groupe, a par ailleurs annoncé avoir conclu un accord de distribution avec Amazon pour que sa nouvelle plateforme de streaming Disney+ soit présente sur ses dispositifs "Fire TV".

Sur le marché obligataire, le taux américain à 10 ans sur la dette américaine, qui avait grimpé jeudi, reculait légèrement, s'établissant à 1,909% contre 1,917% la veille à la clôture.

Parmi les autres valeurs, Gap chutait de 8,19% après le départ surprise jeudi de son patron, Art Peck, qui dirigeait le géant du prêt-à-porter depuis début 2015. Le groupe a également revu en forte baisse ses prévisions de résultats pour le 3eme trimestre et l'ensemble de l'exercice.

Activision Blizzard reculait de 1,74%. L'éditeur américain de jeux vidéo, qui produit les franchises "Call of Duty" et "World of Warcraft", a publié jeudi des résultats meilleurs que prévu au troisième trimestre, mais a enregistré un nouveau recul de son nombre d'utilisateurs mensuels.

Xerox s'appréciait de 5,31%. HP, héritier de l'entreprise fondatrice de la Silicon Valley, a confirmé plus tôt dans la semaine qu'il était en discussion pour se faire racheter par Xerox.

Tiffany cédait 0,28%. Le géant du luxe français LVMH, présidé par le milliardaire Bernard Arnault, n'exclut plus désormais de relever son offre initiale de 14,5 milliards de dollars pour acquérir le joaillier américain, ont indiqué vendredi à l'AFP des sources proches du dossier.

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