New York (awp/afp) - La Bourse de New York évoluait dans le rouge lundi dans le sillage de la chute de vendredi après le discours résolu et brusque du patron de la Fed, qui veut poursuivre les hausses de taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation.

Après avoir commencé plus bas, l'indice Dow Jones perdait 0,51%, le Nasdaq lâchait 0,26% et le S&P 500 0,31%, vers 14H15 GMT.

Wall Street a effacé tous ses gains d'août vendredi après que Jerome Powell, à Jackson Hole (Wyoming), a catégoriquement douché les espoirs d'un adoucissement de la politique monétaire de la Fed dans un avenir proche.

Le Dow Jones a abandonné 3,03%, à 32.283,40 points, son pire recul depuis trois mois. Le Nasdaq a chuté de 3,94%, à 12.141,71 points, et l'indice élargi S&P 500 de 3,37%, à 4.057,66 points.

Le discours du président de la Réserve fédérale "était concis et direct, mais son impact est durable", a résumé Chris Low économiste en chef pour FHN Financial.

"L'orientation à la baisse du marché est une séquelle de ce qu'il s'est passé vendredi lorsque le marché boursier s'est fortement vendu à la suite du discours du président de la Fed", indiquait aussi Patrick O'Hare de Briefing.com.

"Il est apparu résolu à utiliser des taux d'intérêt élevés et à ne pas les réduire rapidement à l'avenir, même si cela entraîne des difficultés pour les ménages", a-t-il expliqué.

Seau d'eau glacée

"M. Powell n'a pas jeté un verre d'eau au visage de Wall Street. Il lui a versé un seau d'eau glacée", a résumé l'analyste.

Pour Art Hogan de B. Riley Wealth néanmoins, "la réaction du marché est démesurée" dans un contexte d'ultra-volatilité à la Bourse alors que les volumes d'échanges sont faibles.

"Les attentes sur les taux au jour le jour de la Fed étaient déjà proches d'une augmentation de soixante-quinze points de base à la prochaine réunion", soulignait-il.

Les investisseurs continuaient de digérer les propos du dirigeant monétaire qui a prévenu "que les taux avaient toutes les chances de rester hauts pour quelque temps même si cel adoit affaiblir la croissance", notaient les analystes de Wells Fargo.

Les rendements obligataires sur les bons du Trésor à 10 ans, qui évoluent en sens inverse du prix des obligations, se tendaient fortement à 3,10%. L'indice VIX, témoignant de la volatilité du marché, a recommencé à grimper depuis vendredi pour atteindre son plus haut niveau depuis mi-juillet.

Les investisseurs étaient d'autant plus nerveux que la semaine va se clore avec un rapport macroéconomique très attendu: les chiffres officiels de l'emploi américain pour août.

Après le bond totalement inattendu des créations d'emplois en juillet à plus d'un demi-million, les analystes tablent sur 300.000 nouvelles embauches en août, un chiffre encore solide.

Dans l'actualité, le report du décollage de la nouvelle fusée de la Nasa pour la Lune, à cause de problèmes techniques, influençait diversement les sous-traitants ou grands noms du secteur aérospatial.

Northrop Grumman lâchait 1,43%, Lockheed Martin perdait 0,67% tandis que Boeing grignait 0,19%.

Sur le Nasdaq, Apple abandonnait plus de 1%, de même que Tesla (-1,19%).

La saison des résultats de sociétés est en passe d'être achevée. Sont encore attendus cette semaine, ceux de la chaîne d'électroménager et électronique Best Buy, du constructeur informatique HP et du groupe alimentaire Campbell Soup.

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