A la Bourse de Londres, le titre gagnait 4,5% à 632,5 pence en milieu de matinée, parmi les plus fortes hausses de l'indice Footsie (+1,35%). L'indice FTSE des banques britanniques, en progression de 3,3%, était ainsi en passe de réaliser sa meilleure performance journalière de l'année.

La première banque européenne en termes d'actifs a renoué avec une stratégie de croissance après des années de restructuration, mais la hausse des coûts est un sujet de préoccupation, au vu de la politique d'investissements de son directeur général John Flint, qui a pris les rênes du groupe en février.

Les coûts élevés ont pesé sur ses profits ces derniers trimestres, et les analystes estiment que la hausse du cours de l'action restera limitée tant qu'elle ne pourra pas afficher un rythme de croissance des revenus supérieur à celui de ses coûts.

John Flint, lors d'une interview à Reuters par téléphone, a déclaré que le groupe bancaire était bien parti pour atteindre cet objectif d'ici la fin de l'année.

"L'évolution est conforme à nos plans et nous pensons toujours être positifs (avoir des revenus supérieurs aux coûts, ndlr) pour les résultats annuels", a-t-il dit. "Le véritable moteur, c'est que nous contrôlons la base de coûts et que nous avons une certaine dynamique au niveau des produits bancaires."

Le bénéfice avant impôt est ressorti à 5,9 milliards de dollars (5,19 milliards d'euros) sur le trimestre clos au 30 septembre, contre 4,6 milliards d'euros il y a un an. Les analystes prévoyaient un bénéfice de 5,6 milliards de dollars, selon un consensus fourni par la banque.

Le groupe a fait état d'une baisse de 2,4% de ses dépenses sur cette période par rapport au trimestre précédent, inversant la tendance des deux trimestres précédents.

Son produit net bancaire a augmenté de 6,3% sur un an à 13,8 milliards de dollars.

"Nous faisons ce que nous avions dit - générer de la croissance grâce à nos points forts et investir, tout en maîtrisant nos coûts", déclare John Flint dans un communiqué.

Il a indiqué vouloir investir jusqu'à 17 milliards de dollars dans la technologie et en Chine.

HSBC recrute davantage de personnes pour soutenir sa croissance de certains segments d'activités - notamment la banque d'investissement et la banque privée - secteurs dans lesquels le groupe a pris du retard par rapport à ses concurrents américains et européens.

HSBC a notamment engagé Greg Guyett, ancien banquier de JPMorgan, au poste de co-responsable de l'activité bancaire au niveau mondial, y compris la banque d'investissement.

RATIO TIER 1 À 14,3%

La banque a également nommé Peter Enns, banquier chevronné de Goldman Sachs, comme responsable mondial des institutions financières de sa banque d'investissement, après avoir perdu un certain nombre de négociateurs de premier plan cette année.

Le titre, qui a gagné jusqu'à 5,6% à Hong Kong après l'annonce de ces résultats, avançait encore de 2,6% vers 5h30 GMT.

Le ratio de fonds propres Tier 1 s'est établi à 14,3% à fin septembre, conforme aux attentes des analystes. Il était de 14,5% en 2017 et de 14,2% fin juin.

Le bénéfice imposable pour les activités de la banque en Asie, qui représentent 75% des bénéfices totaux du groupe sur la période, a augmenté de 10,7% au troisième trimestre pour atteindre 4,5 milliards de dollars.

Le principal pilier régional de HSBC repose sur le delta de la rivière des Perles, près de Hong Kong. La banque y investit des milliards et veut y développer ses activités de banque commerciale et de gestion de fortune dans la deuxième économie mondiale.

Selon des sources, HSBC devrait devenir la première entreprise étrangère à émettre des certificats de dépôts chinois (CDR) dans le cadre d'un nouvel accord entre les Bourses de Londres et de Shanghai.

(Catherine Mallebay-Vacqueur et Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Juliette Rouillon)

par Sumeet Chatterjee et Lawrence White