Londres (awp/afp) - Le patron de la banque HSBC a défendu mardi sa décision de fermer les comptes de militants prodémocratie à Hong Kong, assurant se conformer à la loi, durant une audition tendue devant des députés britanniques.

Noel Quinn, directeur général du géant bancaire, a été accusé par le député conservateur Andrew Rosindell d'"hypocrisie" et de défendre la répression sécuritaire chinoise dans l'ancienne colonie britannique.

"Je dois me conformer à la loi", a répondu le dirigeant, interrogé par la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique sur le cas des comptes bancaires de Ted Hui, ex-député hongkongais et figure du combat prodémocratie.

M. Quinn a indiqué ne pas faire "de jugement moral ou politique sur ces sujets".

La banque était sortie de sa réserve habituelle sur les questions politiques en apportant publiquement son soutien en 2020 au régime chinois à Hong Kong, s'attirant alors les foudres de responsables politiques au Royaume-Uni et d'investisseurs.

Les députés britanniques n'ont pas ménagé le dirigeant mardi, l'un d'entre eux allant jusqu'à comparer la banque à Barclays, qui avait fait face à un boycott de clients dans les années 1980 pour avoir financé le régime d'apartheid en Afrique du Sud.

M. Quinn a lui mis en avant la nécessité de défendre les intérêts de HSBC, dont le siège est à Londres mais qui réalise la majorité de ses résultats financiers en Asie.

"Nous sommes à Hong Kong depuis 155 ans (...) La géopolitique est un défi mais je veux aider Hong Kong à continuer de se développer", explique le dirigeant.

"Est-ce que je vais partir de Hong Kong ? La réponse est non", tranche-t-il.

Le directeur général a par ailleurs démenti le fait que la banque exerçait une quelconque activité dans la région chinoise du Xinjiang (ouest) où Pékin était accusé par l'administration de Trump de "génocide" contre les musulmans ouïghours.

Contrairement à de nombreux députés ou à l'administration sortante aux Etats-Unis, le gouvernement britannique s'est gardé de toute dénonciation ferme de la mainmise chinoise à Kong Hong, qui a été restitué à la Chine par le Royaume-Uni en 1997.

Mais dimanche prochain, Londres va ouvrir un nouveau dispositif de visas qui permettra à davantage de résidents de Hong Kong de se rendre au Royaume-Uni.

afp/rp