Shanghai (awp/afp) - Le fondateur du géant chinois des télécoms Huawei a appelé ses salariés à accélérer la diversification du groupe, visé par des sanctions américaines qui ont fortement pénalisé ses ventes de smartphones au point de le bouter hors du podium mondial des plus grands vendeurs de téléphones.

Le mastodonte des télécoms est depuis quelques années au centre de la rivalité sino-américaine, sur fond de guerre commerciale et technologique entre les deux premières puissances mondiales.

Washington l'a placé en 2019 sur liste noire, qui a pour conséquence pour Huawei de ne plus pouvoir accéder aux technologies américaines pour ses produits -- en particulier les puces électroniques indispensables pour ses téléphones. Cette situation a fortement pesé sur les ventes de Huawei.

Dans une note interne à ses salariés consultée par l'AFP, le fondateur de Huawei, Ren Zhengfei appelle à une transformation tous azimuts de son groupe et à accélérer l'autonomie dans les logiciels.

Ainsi, "les Etats-Unis auront très peu d'emprise sur notre développement futur", écrit le numéro 1 du groupe dans un document qui reprend des déclarations déjà formulées le mois dernier.

Parallèlement, Huawei a annoncé mardi que son nouveau système d'exploitation maison, baptisé HarmonyOS, serait disponible sur tous ses téléphones au niveau mondial à compter du 2 juin.

Du fait des sanctions, Huawei est privé sur ses téléphones des mises à jour d'Android, propriété de l'américain Google. Et le groupe chinois a du coup été contraint de développer son propre système.

"La meilleure défense c'est l'attaque" a plaidé Ren Zhengfei, promettant d'offrir aux utilisateurs de téléphones Huawei un nouveau système d'exploitation qui "s'adapte et embrasse le monde".

Les sanctions américaines poussent par ailleurs la firme basée à Shenzhen (sud de la Chine) à accélérer sa diversification dans des secteurs allant de l'informatique dématérialisée ("cloud") aux activités liées à la technologie 5G, en passant par les véhicules intelligents.

Au premier trimestre, les ventes de Huawei en Chine ont chuté de 50% sur un an, selon une étude du cabinet Canalys, publiée le mois dernier. Sur son marché, le groupe est désormais devancé par ses compatriotes Vivo et Oppo mais reste devant l'américain Apple.

Ancien numéro un du secteur, Huawei, s'est par ailleurs séparé en novembre dernier de Honor, sa marque de smartphone entrée de gamme.

afp/al