IBM a annoncé mercredi qu’elle prévoyait des revenus pour le deuxième trimestre supérieurs aux estimations de Wall Street, misant sur la résilience de la demande pour ses services logiciels, malgré l’incertitude économique engendrée par les tarifs douaniers imposés par le président américain Donald Trump.

Le titre du groupe progressait de 3,9 % dans les transactions hors séance.

Cette annonce marque une rupture avec la tradition d’IBM, qui ne communiquait pas jusqu’ici de prévisions trimestrielles, et souligne la volonté du groupe de renforcer la confiance des investisseurs alors que les tensions commerciales pèsent sur les marchés mondiaux.

Prestataire important de l’État fédéral, IBM subit aussi la pression de l’administration américaine et de la politique de réduction des coûts menée par le Département de l’efficacité gouvernementale, qui a déjà affecté l’activité d’entreprises telles qu’Accenture.

« Nous avons choisi ce moment, compte tenu de la dynamique d’incertitude sans précédent qui règne sur le marché, pour fournir une fourchette de prévision de chiffre d’affaires pour le deuxième trimestre », a déclaré James Kavanaugh, directeur financier d’IBM, lors d’un entretien avec Reuters.

« Nous avons estimé qu’il était de notre devoir d’apporter le maximum de transparence possible auprès de nos investisseurs. »

Le groupe vise ainsi un chiffre d’affaires pour le trimestre de juin compris entre 16,40 et 16,75 milliards de dollars, soit au-dessus de la moyenne des estimations des analystes, qui s’élève à 16,33 milliards de dollars selon les données compilées par LSEG.

IBM maintient par ailleurs son objectif d’une croissance d’au moins 5 % de ses revenus à taux de change constants d’ici 2025.

James Kavanaugh a précisé que les efforts de Washington pour réduire les dépenses fédérales avaient entraîné des arrêts de travail ou l’annulation d’environ 15 contrats.

Cependant, l’impact sur IBM devrait rester limité, le secteur fédéral américain ne représentant que moins de 5 % du chiffre d’affaires annuel du groupe, dont environ 60 % provient du conseil, a-t-il ajouté.

Le chiffre d’affaires du conseil a reculé de 2 % au premier trimestre, à 5,1 milliards de dollars, en ligne avec les attentes.

Le bénéfice ajusté par action pour le trimestre de mars s’élève à 1,60 dollar, contre une estimation moyenne de 1,40 dollar, porté par la croissance du segment logiciel à forte marge.

Le portefeuille d’affaires en intelligence artificielle d’IBM – qui combine réservations et ventes réelles sur divers produits – dépasse désormais 6 milliards de dollars depuis sa création, soit une progression d’environ 1 milliard de dollars par rapport au trimestre précédent.