Pour le premier trimestre 2025, IBM annonce une hausse de son chiffre d’affaires, portée par les logiciels, mais une baisse des bénéfices vient ternir les résultats. La direction se veut pourtant confiante sur l’année. Elle reconnaît l’instabilité politique actuelle, entre tarifs douaniers et coupes budgétaires du DOGE, mais assure que l’impact reste limité. Selon James Kavanaugh, directeur financier, ces éléments ne remettront pas en cause les objectifs annuels. Il a même livré une prévision pour le second trimestre, un exercice rare chez IBM.
Les logiciels sauvent
Le chiffre d’affaires des logiciels progresse de 7,4% sur un an. C’est moins que les 10,4% du trimestre précédent, mais suffisant pour compenser les reculs de 2% et 6% dans le conseil et les infrastructures. Au total, IBM affiche un chiffre d’affaires trimestriel de 14,51 milliards de dollars, contre 14,46 milliards un an plus tôt. Le bénéfice, en revanche, recule à 1,1 milliard de dollars, contre 1,6 milliard l’année passée. Une baisse mal perçue par les marchés : l’action perd 6,5% après clôture.
“La dynamique des logiciels a continué de stimuler la croissance du chiffre d'affaires, bien que nous notions un ralentissement général du portefeuille plus large”, note Brent Thill, analyste chez Jefferies. L’IA logicielle se distingue, avec 200 millions de dollars supplémentaires ce trimestre. Le portefeuille IA dépasse désormais les 6 milliards de dollars depuis son lancement, mais le conseil reste dominant, représentant environ 80% du chiffre global.
2025 sous contrôle
Dans un environnement incertain, IBM mise sur un discours rassurant. “La direction a suggéré un impact minimal sur IBM dans le cadre de la politique tarifaire américaine actuelle”, souligne Brent Thill. En effet, moins de 5% des dépenses globales de l’entreprise concernent des biens importés aux États-Unis. Côté DOGE, les contrats de conseil fédéral représentent moins de 10% de l’activité conseil, et leur poids dans le chiffre d’affaires global ne dépasse pas 5%. Les projets récemment annulés pèsent moins de 100 millions de dollars sur un carnet de commandes supérieur à 30 milliards.
Autre geste notable : la publication d’une prévision pour le deuxième trimestre. James Kavanaugh explique ce choix par le contexte exceptionnel : “Compte tenu de la dynamique d'incertitude sans précédent qui règne actuellement sur le marché, nous avons décidé de publier une fourchette prévisionnelle de chiffre d'affaires pour le deuxième trimestre. Nous avons estimé qu'il était de notre devoir d'être aussi transparents que possible envers nos investisseurs.” IBM table ainsi sur un chiffre d’affaires compris entre 16,40 et 16,75 milliards de dollars pour le trimestre clos en juin, au-dessus des prévisions moyennes du marché, fixées à 16,33 milliards.