Si l'éditeur de logiciels IGE + XAO existe depuis plus de 30 ans et a accumulé les succès commerciaux, sa cotation en Bourse - le titre est négocié à Paris depuis 1997 - est devenue si calme qu'elle en presque atone. En cause : l'OPA de Schneider Electric, qui a laissé un flottant limité. L'évolution de la réglementation boursière sur les retraits pourrait-elle changer la donne ?

Fin 2017, le géant des systèmes électriques Schneider et IGE + XAO, spécialiste des logiciels de création assistée par ordinateur (CAO) et de gestion du cycle de vie des produits, se mettaient d'accord sur une OPA à 132 euros par action (coupon attaché). Soit une prime instantanée de 15%, taux qui atteignait 40% sur la moyenne pondérée des cours des 12 mois précédents.

L'affaire semblait entendue : l'OPA était recommandée et Schneider Electric, qui avait fixé le seuil de succès aux tiers du capital de la cible + une action, en a finalement obtenu un peu plus : 70,69% des parts, selon le communiqué du 19 février 2018.

Schneider envisageait aussi, selon la note d'information de l'opération, de retirer le titre de la cote s'il venait à atteindre le seuil le permettant. Soit à l'époque 95% des parts ou des voix. Or un nombre conséquent des actionnaires d'IGE + XAO, qui espérait sans doute une prime plus élevée, n'a pas voulu apporter ses titres. Et aujourd'hui, le titre IGE + XAO est toujours coté en Bourse, avec des échanges très limités (17 actions pour toute la séance du 4 septembre !). Cette situation est-elle appelée à durer ?

On constatera que le cours d'IGE + XAO est resté proche de celui de l'OPA jusqu'à fin 2018. Mais depuis le début de 2019, il est parti à la hausse et le voilà désormais à 164 euros. En cause : notamment des comptes semestriels bien orientés, qui permettent de donner au groupe une valeur plus élevée que celle estimée fin 2017.

Mais la bonne orientation des résultats d'IGE + XAO est-elle la seule raison de cette hausse ? Chez Portzamparc, on rappelle que la récente loi PACTE a abaissé de 95 à 90% le seuil à partir duquel une procédure de retrait obligatoire peut être mise en oeuvre. Voilà qui pourrait, écrivent les analystes, 'inciter Schneider à faire une nouvelle offre, mais nous tempérons cette hypothèse', écrivent-ils aussitôt.

Tout d'abord, 'une prime conséquente serait nécessaire au regard du poids de minoritaires exigeants', indique Portzamparc. Ajoutons (suivant la prime moyenne des OPA) 20% au cours actuel d'IGE + XAO, et nous voilà près de 200 euros. Ce qui supposerait que Schneider mette au moins 75 millions d'euros de plus sur la table pour racheter les minoritaires d'IGE + XAO - s'ils se montrent conciliants.

En outre, même s'il en a les moyens, encore faudrait-il que Schneider en ait envie. En effet, ajoute Portzamparc, 'l'intégration complète d'IGE+XAO au sein de Schneider pourrait réduire son attractivité commerciale auprès d'autres clients'.

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