Dans un secteur du retail sinistré et sur un segment du prêt-à-porter sujet tant à une concurrence féroce qu’à l’arrivée fracassante de Shein et consorts, Inditex n’a pas seulement résisté mais largement prospéré.
Le dernier cycle décennal a été exceptionnel pour le groupe espagnol. Sur la période, il a doublé ses ventes, son profit d’exploitation, son résultat net, son cash-flow libre et sa distribution de dividendes : tout cela alors qu’il partait déjà de haut.
Reflet de sa gestion exemplaire : la rentabilité de ses capitaux propres oscille toujours autour de 30%, malgré une capitalisation qui ne laisse aucune place à l’effet de levier. Le groupe familial conjugue donc avec brio prudence et performance.
Cette réussite hors-normes valait — légitimement — à Inditex un net premium de valorisation par rapport à ses autres comparables cotés en Europe, y compris ceux qui se sont aussi distingués par une gestion d’élite, par exemple le britannique Next.
Historiquement, et au regard de ces multiples de valorisation élevés, Zonebourse avait coutume de se féliciter que le groupe n’ait pas cédé à la mode des rachats d’actions à tout-va, pour plutôt privilégier des distributions de dividendes en croissance — dont une large partie via des dividendes spéciaux.
Dans l’immédiat, nos analystes ne s’étonnent guère que les investisseurs accueillent avec un timide enthousiasme des résultats trimestriels stables mais pas non plus survoltés.
A huit fois les capitaux propres, la capitalisation boursière du groupe évolue sur son niveau plafond, au-dessus de sa moyenne de six fois les capitaux propres et très loin de son niveau plancher de quatre fois les capitaux propres — touchés deux fois seulement en quinze ans, en 2009 et 2022.