par Sonya Dowsett

Inditex, le propriétaire de Zara, a accusé pour le première fois de son histoire une perte au premier trimestre, en raison de la fermeture de la plupart de ses magasins de prêt-à-porter bon marché pendant la crise sanitaire.

L'action progressait toutefois de plus de 2% en milieu de journée, le groupe ayant annoncé qu'il allait investir 2,7 milliards d'euros pour accélérer sa transition vers les grands magasins et les ventes en ligne.

Le riche détenteur des marques de mode Massimo Dutti et Bershka a également précisé que la chute de ses ventes à taux de change constants avait ralenti, et qu'elles étaient en baisse de 34% entre les 2 et 8 juin comparées à l'année dernière, contre 51% par rapport au mois de mai.

Le groupe a ainsi enregistré une perte nette de 409 millions d'euros après une chute des ses ventes à 3,3 milliards d'euros contre 5,9 milliards d'euros à la même période un an plus tôt.

Cette perte trimestrielle tient compte notamment d'une provision de 308 millions d'euros dédiée à la fermeture de 1.200 magasins, parmi les plus petits, en 2020 et 2021.

En dépit de la baisse de l'activité, les stocks du groupe ont diminué, signe de la capacité du groupe à s'adapter à la demande des consommateurs.

"Ce qui est impressionnant - en particulier dans cet environnement, ce qui témoigne de la forte résistante du business model - c'est que les stocks étaient en baisse de 10% à la fin du trimestre", relève ainsi JP Morgan.

Dans les pays asiatiques, Chine et Corée en tête, les ventes sont revenues au même niveau que l'année dernière, a souligné lors d'une conférence téléphonique le président d'Inditex, Pablo Isla.

Le géant espagnol du prêt-à-porter, qui a convenu de verser un dividende de 0,35 euro par action pour l'année fiscale 2019, a déclaré qu'il dépenserait 2,7 milliards d'euros pour moderniser ses plus grands magasins et relancer ses ventes en ligne.

Inditex a ainsi précisé que sa transition vers les grands magasins augmenterait la surface de vente d'environ 2,5% par an entre 2020 et 2022, tandis que les ventes en ligne, qui ne constituent aujourd'hui que 14% des ventes totales du groupe, pourraient en représenter le quart d'ici 2022.

(Sonya Dowsett; version française Juliette Portala, édité par Jean-Michel Bélot)