Francfort (awp/afp) - Le fabricant allemand de semi-conducteurs Infineon a averti mardi que des goulots d'étranglement risquaient de subsister jusqu'à début 2022 chez les fournisseurs de puces, en affectant surtout le secteur automobile.

"Nous prévoyons que le déséquilibre entre l'offre et la demande (de puces électroniques) persistera encore quelques trimestres, avec le risque que cela dure jusqu'en 2022", a déclaré Reinhard Ploss, président du directoire d'Infineon, lors d'une conférence téléphonique.

Ces "goulots d'étranglement" se font particulièrement sentir dans les segments où le groupe bavarois ne produit pas lui-même les puces mais les achète à des sous-traitants, en particulier pour équiper les microcontrôleurs pour voitures et les produits dans l'Internet des machines (IoT).

Le secteur automobile, premier client d'Infineon, reste victime de "problèmes aigus de livraisons", selon M. Poss, alors que la demande de composants se réveille, après le pic de la pandémie, pour alimenter le boom des véhicules électriques.

Les constructeurs se trouvent en concurrence avec d'autres industries gourmandes en puces -- ordinateurs, smartphones, IoT -- qui captent une bonne part de l'offre.

Des géants comme Ford et Volkswagen ont eux déjà été contraints de réduire leur production.

Infineon évalue à environ "2,5 millions" le nombre de voitures qui ne pourront être produites au premier semestre 2021 dans le monde en raison de la faible disponibilité des semi-conducteurs, a déclaré Helmut Gassel, directeur du marketing, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.

Le groupe munichois, coté au Dax à Francfort, a globalement profité de janvier à mars d'un marché des semi-conducteurs "en plein essor" sur fond de transition énergétique et de travail à domicile qui dopent également la demande en produits électroniques.

"Les usines d'Infineon tournent à plein régime et nous continuons d'investir dans des capacités supplémentaires", a ajouté le patron du groupe.

Annoncée en 2018, la construction d'une nouvelle usine de semi-conducteurs de puissance sur le site de Villach en Autriche, doit être achevée "au quatrième trimestre" finissant fin septembre, a indiqué M. Ploss.

Le groupe n'a pas relevé ses investissements en 2021, toujours prévus à 1,6 milliard d'euros, quand son concurrent américain Intel a dévoilé plus tôt des plans pour investir 20 milliards de dollars dans deux nouvelles usines en Arizona.

Les ventes d'Infineon pour le deuxième trimestre de son exercice décalé ont atteint 2,7 milliards d'euros, tirées par les secteurs automobile et les systèmes de commande programmables, pour un résultat net de 203 millions d'euros.

En dépit des difficultés avec ses fournisseurs de composants, Infineon a relevé son objectif annuel de ventes à environ 11 milliards d'euros, avec une marge de 3% en plus ou en moins.

La marge d'exploitation doit elle atteindre 18%, contre 17,4% lors du trimestre écoulé.

La Bourse sanctionnait mardi le titre Infineon qui perdait à mi-séance 3,28% à Francfort, dans un Dax en repli de 0,42%.

afp/rp