Dans de très nombreuses organisations, et depuis plus de 10 ans, la question de la disparition de l'email se pose régulièrement. La généralisation des usages de messagerie instantanée, l'omniprésence d'un terminal connecté au côté de chaque personne ou la facilité accrue d'échanger de la vidéo semblent y contribuer. Comment va l'email et pourquoi faudrait il l'éliminer ? Quelques réponses ici.

L'email est il en train de mourir ?

Sans même avoir besoin de la chasser, de minces éléments pourraient annoncer sa mort lente.

L'email ne s'est pourtant apparemment jamais aussi bien porté. Plus de 4,9 milliards de boîte emails auront fonctionné en 2017. Parmi elles, seuls 23% appartiennent à des entreprises. Plus d'un quart des 4,9 milliards de boîtes emails sont sollicités en mobilité. Les autres sont dirigés vers, ou échangés entre, des utilisateurs privés, dont le nombre croit très vite grâce aux offres de Google et d'Office365.

Oui mais, si le nombre d'emails échangés continue globalement à croître - 206,6 milliars d'emails seront échangés en 2017 - la proportion des emails privés dans cette masse est en décroissance de -4% pour la troisième année consécutive. Ce ne sont pas les solutions de messageries instantannées qui progressent le plus d'ailleurs, mais plutôt les réseaux sociaux. Plus de 4,9 milliards de comptes seront représentés au total sur ces réseaux en 2017.

L'email coûte trop cher !

L'architecture technologique qui permet d'échanger des emails est offerte aux particuliers mais payante pour les entreprises qui en ont un usage plus maîtrisé et sécurisé. Ce prix marché est faible. Plus ou moins, un bon référentiel est le 0,10 EUR pour 1 000 envois d'emails. Cela semble alors marginal. Oui mais. Il faudrait y adjoindre le coup de son archivage, qui peut se multiplier rapidement par le nombre de destinataire et le niveau de sécurité souscrit. Même en suivant cette piste, le coût facial de chaque email ne dépassera pas les 0,30 EUR pour 1 000 emails.

En revanche, la gestion des emails par les membres d'une organisation a un coup beaucoup plus faramineux. En se fondant sur les moyennes de salaires aux USA, le nombre moyens d'emails traités par les salariés, le cabinet McKinsey a déterminé que nous passions en moyenne 637 heures par an à gérer nos emails. Ce qui représente par personne un coup salarial de plus de 15 000 USD. Rapporté aux USA, le cumulé annuel avoisine les 1 800 milliards d'USD. Évidemment, ce compte est biaisé par le simple fait que passer du temps à lire et à répondre certains emails développé également le business. Reste que la somme est faramineuse alors que quasiment aucun contrat de travail ne place le traitement des emails comme objectif majeur d'un salarié.

Mais le plus immense coût caché de l'émail est acquitté par la planète.

L'email pollue

La méthode d'évaluation repose essentiellement sur la consommation d'électricité occasionnée par un email, sa diffusion et son archivage. A partir de la production moyenne de CO2 par KW d'électricité produit, les chercheurs en ont tiré quelques conclusions à charge contre l'email.

- Un spam produit 0.3g de CO2

- Un email classique produit 4g de CO2

- Un email avec une belle pièce jointe produit 50g de CO2

A partir de là, le jeux des cumuls est sans pitié. En moyenne, le membre d'une entreprise produit 135 Kg de CO2 par an par l'utilisation des emails. Ce qui correspond à la production de CO2 d'une automobile reliant Paris à Lyon.

Si l'email produit 60 fois moins de CO2 qu'un courrier postal, reste que nous adressons beaucoup plus d'emails. Près de 200 fois plus.

Demain : Une taxe sur les emails ?

Les gouvernements ne peuvent pas laisser grimper la facture carbonnée sans prendre leurs responsabilités. Des taxes par email sont étudiées dans différents pays. Ce jour là, la réduction du nombre d'emails dans l'entreprise deviendra un facteur d'optimisation de la performance.

D'ici là, l'enjeu est sans doute de réunir les femmes et les hommes qui font les entreprises autour du désir de changer nos comportements. Avant que ce désir ne nous soit imposé de l'extérieur.

Sources :

https://www.radicati.com/wp/wp-content/uploads/2013/04/Email-Statistics-...

https://www.inc.com/graham-winfrey/the-staggering-cost-of-business-email...

https://www.theguardian.com/environment/green-living-blog/2010/oct/21/ca...

La Sté Infoclip SA a publié ce contenu, le 11 décembre 2017, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
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