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(Easybourse.com) Malgré une croissance organique de 10%, vos résultats du premier semestre ont été plombés par l'activité logiciels, elle-même plombée par la faiblesse du dollar (-15% depuis l'année dernière)… Comment une activité qui ne compte que pour 7% du CA a pu autant vous impacter ?
Ce semestre, les services ont effectivement été les bons élèves et les logiciels ont été les mauvais élèves.

Malgré une contribution de seulement 7% au CA de ce semestre, l'activité logiciels a pesé autant parce que, d'abord, les marges ne sont pas énormes (10%), ce qui veut dire que le moindre écart a une répercussion immédiate.

Et deuxièmement, les investissements ayant déjà été faits, notre activité logiciels ne génère quasiment que de la marge dans la mesure où nous touchons essentiellement des royalties.

En même temps, le premier semestre 2007, n'est peut-être pas un benckmark fiable vu que le pôle logiciels avait dégagé une rentabilité opérationnelle de 52%...
Effectivement, le premier semestre de l'année dernière avait été très bon.

Pour éviter d'autres mauvaises surprises de ce genre sur le change, que comptez-vous faire ?
Nous ne pouvons rien faire. Si nous avions des dépenses en dollars, nous pourrions nous couvrir, mais ce n'est pas le cas. Seules nos recettes sont en dollars.

D'ailleurs, je tiens à dire que le dernier chèque que nous avons reçu de chez IBM (pour les ventes du T2) est un chèque d'un montant historique. Mais c'est un montant historique en dollars. Cela dit, ça prouve que la tendance n'est pas baissière.

Pourquoi ne pas faire en sorte d'avoir des dépenses en dollars ? Et si Infotel allait en Inde, par exemple ?
Si nous avons d'autres projets, pourquoi ne pas les faire en Inde… Mais, aujourd'hui, ce sont surtout les services qui vont en Inde.

Vous anticipez une amélioration de votre rentabilité au second semestre grâce au rebond du billet vert… Mais le rebond du billet est incertain, surtout en ce moment…
Il y a deux éléments qui nous font penser que le deuxième semestre sera bien meilleur.

Au premier semestre, et en particulier au premier trimestre, nous avons eu du mal à démarrer. A la fin du S1, par contre, nous sommes pratiquement au plus bas du niveau d'intercontrats. Nous sommes à 2,4% d'intercontrats, ce qui est le niveau de l'année 2006. En 2007, nous étions un peu en dessous, mais, si vous voulez, la différence entre 2,4% et 2% est vraiment minuscule.

En outre, nous avons signé de belles affaires au premier semestre et elles sont en train de monter en charge. Ces affaires sont des affaires pluriannuelles. Une partie sera faite en 2008 et le reste sera fait en 2009 et 2010.

Jusqu'à quelle hypothèse de change, l'augmentation de rentabilité est toujours valable ?
Aujourd'hui, les dépenses sont faites, mais c'est sûr que si les recettes en dollars sont plus faibles que les coûts de fonctionnement, nous nous poserons des questions. 

Dans quelle proportion cette hausse de la rentabilité ?
Nous dégagerons entre 9 et 10% de rentabilité en sachant que nous serons à plus de 10% de croissance. Mais est-ce que nous irons jusqu'à une rentabilité d'exploitation à deux chiffres ?, je ne pense pas.

Même si tous les indicateurs sont au vert pour nous, nous sommes dans un contexte économique très incertain.

Notre activité n'est cependant pas particulièrement affectée par ce qui se passe dans les banques d'affaires. Nous travaillons surtout avec les banques de détail pour lesquelles nous faisons de la maintenance.

Nous ne sommes pas, comme des sociétés qui font de la régie, susceptibles d'avoir une perte de charge du jour au lendemain.

Et si BNP venait à racheter Société Générale, comment cela vous impacterait-il ?
Si d'aventure ça arrive, ça ne peut que nous faire du bien du fait d'une nécessaire harmonisation des systèmes.

Le rapprochement d'Air France avec KLM, par exemple, nous avait été profitable.

Peut-on faire un point sur les objectifs du « plan 2010 » ?
Nous serons aux alentours de 92 ou 93 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2008. Pour la suite, en considérant une croissance de 10% en 2009 et 2010, cela nous amène aux 120 millions d'euros prévus.

A notre sens, nous devrions atteindre les objectifs du plan. Cela dit, nous commençons à penser que l'horizon 2010 commence à devenir un peu trop proche.

Nous commençons à réfléchir à un nouvel horizon qui pourrait être indiqué à l'occasion des résultats annuels et qui prendrait en compte les évolutions de la société et du marché.

Il y eu des changements dans notre modèle économique au niveau des services. Lorsque nous avons commencé, nous faisions de la régie et du forfait. Aujourd'hui, 62% de nos prestations -pour lesquelles nous travaillons avec des sous-traitants- sont forfaitisées.

Quant à nos logiciels, ils sont en grande partie vendus par IBM en contrepartie de royalties. Or, la nouvelle donne, c'est une symbiose beaucoup plus forte entre les logiciels et les services. C'est vers là que nous tendons, notamment avec notre logiciel d'archivage : nos logiciels amènent des services et nos services amènent à vendre des logiciels.

Notre nouveau plan à plus long terme devra prendre en compte ces évolutions de marché. Sur 2010, nous sommes environ en phase avec nos objectifs, hormis pour les acquisitions.

Justement, votre trésorerie (16,5 millions d'euros) vous permet de procéder à des acquisitions. Avez-vous des dossiers sous le coude actuellement ? Des dossiers type Odaxys qui vous enthousiasment ?
Bien évidemment, nous étudions aujourd'hui plusieurs dossiers, mais ce n'est pas parce qu'une société est à vendre qu'elle est à acheter. Nous, nous cherchons aujourd'hui une société qui nous apporte de la rentabilité et qui nous complète soit en termes géographiques, soit en termes de spécialités, soit en termes de clients.

En plus, même si nous avons sous le coude des cibles intéressantes, l'environnement n'est pas propice. Les vendeurs n'ont pas encore intégrés le fait que les valorisations descendent.

Regardez notre capitalisation, elle est actuellement en dessous de 50 millions d'euros alors que si vous faites la somme de notre trésorerie et de nos capitaux propres elle correspond pratiquement à notre valorisation. Difficile pour une société qui va vers les 90 millions de chiffre d'affaires d'être valorisée moitié moins que son CA. Et si nous achetons une société, nous voyons mal comment lui proposer une valorisation différente, valorisation qui ne sera pas acceptée par un vendeur.

Nous regardons aujourd'hui en France parce que la sous-traitance répond aujourd'hui à nos besoins à l'étranger.

Propos recueillis par Marjorie Encelot

- 25 Septembre 2008 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

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