Cette embellie fait écho à celle constatée en France, où l'expansion de l'économie a atteint 1,0% au premier trimestre, sa meilleure performance en près de cinq ans, grâce à la vigueur de l'investissement des entreprises et à l'accélération de la consommation des ménages.

Cette croissance allemande de +1,5% en données CVS est bien supérieure au taux attendu par les économistes, qui tablaient en moyenne sur +0,9% d'un trimestre sur l'autre après +0,4% sur les trois derniers mois de 2010.

Selon l'Office fédéral de la statistique, le produit intérieur brut (PIB) allemand a crû de 5,2% l'an sur la période janvier-mars, alors que les économistes anticipaient +4,2% annuels.

Le ministre allemand de l'Economie Philipp Rösler a souligné que l'expansion du pays était en train de s'accélérer.

"Les chiffres prouvent que l'économie allemande continue de prendre de la vitesse", écrit-il dans un communiqué.

"La reprise s'est poursuivie, se montrant très solide au premier trimestre."

PRÉVISION DE CROISSANCE CONFIRMÉE POUR 2011

Le gouvernement allemand a confirmé sa prévision d'expansion pour l'ensemble de l'année 2011 à +2,6%.

Les chiffres "montrent clairement que la prévision du gouvernement d'une croissance de 2,6% en 2011 est bien assurée", déclare dans un communiqué un porte-parole du gouvernement.

Juste avant la publication de ces chiffres, Wolfgang Franz, l'un des principaux conseillers de la chancelière Angela Merkel en matière économique, a déclaré à la chaîne ARD que l'Allemagne pourrait croître de 3% ou plus cette année.

Les marchés ont réagi favorablement à ces chiffres meilleurs qu'attendu. La Bourse de Paris a ouvert sur un rebond vendredi et prenait 1,05% à 4.065,45 points vers 08h20 GMT, tandis que l'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avançait de 0,47% à 1.150,45.

L'euro est également en nette hausse face au dollar, l'embellie économique constatée en Allemagne et en France alimentant les spéculations autour d'un maintien des taux de la zone euro à un niveau plus élevé qu'aux Etats-Unis.

Les analystes ont salué la vigueur de la première économie de la zone et s'attendent désormais à voir la consommation intérieure prendre le relais des exportations pour doper l'activité allemande.

"Ce sont encore des chiffres fantastiques", juge Christian Schulz, de Berenberg Bank.

"Les investissements semblent avoir donné un coup de fouet à l'économie. Toutefois, la consommation va de plus en plus se transformer en moteur de la croissance à l'avenir, étant donné que le chômage se replie nettement."

Pour Carsten Brzeski, analyste chez ING, "l'économie allemande semble partie pour enregistrer sa deuxième année consécutive avec une croissance d'au moins 3%".

Brian Rohan, Annika Breidthardt et Gernot Heller; Jean Décotte pour le service français, édité par Nicolas Delame