ING Groep NV, grand groupe néerlandais de bancassurance, ne procurera plus de financement pour de nouveaux projets pétroliers et gaziers, a déclaré son responsable de l'énergie, l'une des premières grandes banques mondiales à s'engager dans une telle démarche dans la lutte contre le changement climatique. Ce choix intervient après des volontés de réduire le financement de projets pétroliers et gaziers déjà présents dans le document d'enregistrement universel 2020 : "L'un des objectifs du rapport est de réduire de 19 % le financement des activités pétrolières et gazières d'ici 2040 par rapport aux niveaux de 2019."

Cette décision accentue la pression sur ses pour qu'ils tiennent compte de l'appel lancé par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) en faveur de l'arrêt du financement de nouveaux projets de combustibles fossiles afin de contribuer à limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius.

Le responsable énergie chez ING, Michiel de Haan, a déclaré à Reuters qu’ING ne financerait pas les projets approuvés après le 31 décembre 2021 mais qu'elle continuerait à financer les entreprises du secteur de l'énergie, bien qu'ING réduise déjà progressivement le financement de l'industrie pétrolière et gazière et augmente les prêts pour les énergies renouvelables.

"La décarbonisation du système énergétique (...) est d'une importance quasi existentielle, mais il en va de même pour l'énergie abordable et l'approvisionnement fiable en énergie", a déclaré M. de Haan. "Nous pouvons prendre la décision d'interrompre notre engagement dans de nouveaux champs verts, mais nous (continuerons) notre engagement actuel dans le pétrole et le gaz à travers le monde parce que nous devons atteindre ces deux autres objectifs."

De Haan dit que la banque néerlandaise vise une augmentation de 50% des prêts pour les énergies renouvelables d’ici 2025, après une hausse de 26% à 7,3 Mds€ en 2021. Ing va cependant réduire plus progressivement ses financements de projets pétroliers et gaziers déjà existants à hauteur de 12% par an d’ici 2025. "Il est important de reconnaître que l'AIE indique également qu'à l'avenir, le pétrole et le gaz seront nécessaires", a déclaré M. de Haan, ajoutant que la banque cherchait à aider ses clients à décarboniser leurs activités.

De nombreuses banques n'ont promis d'arrêter de prêter que dans des circonstances très précises, comme pour le forage dans l'Arctique, malgré la publication du rapport de l’AIE sur l’arrêt des financements des combustibles fossiles. La crise ukrainienne pourrait encore entraver ce changement, l'Europe cherchant des alternatives au pétrole et au gaz russes.

ShareAction, une organisation qui milite en faveur de l'investissement responsable, a déclaré dans un rapport de février que 25 des principales banques européennes avaient fourni 55 milliards de dollars de financement en 2021 pour les entreprises du secteur de l'énergie qui prévoient d'accroître leur production de pétrole et de gaz. HSBC, Barclays et BNP Paribas figurent parmi les principaux bailleurs de fonds des projets pétroliers et gaziers en 2021.

Parcours boursier des quatre banques citées ci-dessus depuis le 15 février