San Francisco (awp/afp) - Intel a déclaré avoir réalisé les meilleurs chiffres d'affaires trimestriel et annuel de son histoire l'an passé, porté par la forte demande en puces électroniques, mais le géant des micro-processeurs voit ses profits pâtir de la hausse des coûts de production.

Le groupe a récolté 79 milliards de dollars de revenus sur l'année, au-dessus de ses prévisions (77,7 milliards). D'octobre à décembre, il a engrangé 20,5 milliards de dollars (+3% sur un an), mais son bénéfice net a plongé de 21% à 4,6 milliards.

La pénurie mondiale de puces informatiques affecte de nombreux secteurs, car elles sont essentielles à la fabrication de nombreux produits, des smartphones et ordinateurs, aux voitures et aspirateurs.

Intel se retrouve au coeur de ce phénomène, bénéficiant d'un côté de la demande accrue dans ses technologies, mais subissant aussi les difficultés d'approvisionnement.

Sa branche de micro-processeurs, la plus importante du groupe, a gagné 10,1 milliards de dollars de revenus au quatrième trimestre, en baisse de 7% sur un an. Son activité d'équipements électroniques pour les centres de données a, elle, progressé de 20% à 7,3 milliards de dollars.

Intel a lourdement investi l'année dernière dans la production de semi-conducteurs aux Etats-Unis et en Europe, avec une stratégie présentée en mars qui repose à la fois sur le développement de la fabrication en interne et le recours accru à des sous-traitants.

Mais Pat Gelsinger, le patron, a estimé en juillet que le problème d'approvisionnement pourrait se prolonger jusqu'en 2023.

L'administration Biden a exhorté mardi le Congrès à adopter une loi visant à aider à la fabrication aux Etats-Unis de produits essentiels tels que les semi-conducteurs, soulignant que les industriels avaient vu leurs réserves fondre à un niveau alarmant.

Le département du Commerce a mené une enquête auprès d'industriels incluant les constructeurs automobiles et les fabricants d'appareils médicaux faisant apparaître que l'inventaire médian était passé de 40 jours de stock en 2019 à moins de 5 jours en 2021.

"Si une vague de Covid, une catastrophe naturelle ou une instabilité politique venait à perturber une usine étrangère de semi-conducteurs ne serait-ce que quelques semaines seulement, cela pourrait conduire à fermer une usine de fabrication aux Etats-Unis, mettant en danger les travailleurs américains et leurs familles", a indiqué le ministère dans un communiqué.

afp/rp