Le titre a chuté de 6% dans les échanges après la clôture à Wall Street, malgré qu'Intel a fait savoir que la demande pour ses processeurs avait bondi au premier trimestre du fait des achats d'équipement par des consommateurs et entreprises s'étant tournés vers le télétravail à cause du coronavirus.

"Nous continuons d'évaluer comment les effets du COVID-19 sur l'économie vont contre-balancer les actuels catalyseurs pour davantage de télétravail", a déclaré le directeur général de la firme, Bob Swan, lors d'une conférence téléphonique avec des investisseurs. Il a précisé qu'Intel ajusterait en fonction ses projets de production.

L'épidémie de coronavirus a dévasté l'industrie des semiconducteurs, perturbant les opérations alors que des mesures de confinement ont été instaurées dans des pays au coeur de la chaîne d'approvisionnement, comme la Malaisie.

Swan a déclaré que le premier fabricant mondial de puces allait "mettre en pause" certains projets du fait de restrictions gouvernementales visant certains sites, mais il a précisé que les usines d'Intel avaient globalement été en mesure de répondre à la demande.

Dans un entretien à Reuters, le directeur financier du groupe a indiqué que les mesures de confinement à travers le monde avaient alimenté la demande pour les puces d'Intel au cours du premier trimestre.

Mais George Davis a ajouté que l'entreprise s'attendait à des marges réduites au deuxième trimestre du fait des coûts de préparation de son processeur "Tiger Lake" destiné au marché PC qui devrait être mis en vente à partir du troisième trimestre. Il a précisé que ces coûts avaient entraîné des prévisions de chiffre d'affaires trimestriel sous les attentes de Wall Street.

Intel s'attend désormais à un bénéfice par action de 1,10 dollar au deuxième trimestre, alors que les analystes prévoyaient en moyenne un bénéfice par action ajusté de 1,19 dollar selon les données IBES de Refinitiv.

Les ventes de la division "client computing", qui fournit des processeurs aux fabricants de PC et reste la principale contributrice au chiffre d'affaires, ont progressé de 14% à 9,8 milliards de dollars au premier trimestre, battant le consensus FactSet qui était à 9,34 milliards de dollars.

Celles des processeurs pour centres de données, aux marges plus élevées, ont bondi, de 43% à 7 milliards de dollars, là aussi au-delà des attentes à 6,32 milliards de dollars selon FactSet.

(Munsif Vengattil à Bangalore et Stephen Nellis à San Francisco; version française Jean Terzian)