Près de la moitié de la population mondiale n'a pas accès à internet aujourd'hui, faisant des déserts numériques l'un des segments clés de croissance du secteur d'ici 2025, ont récemment dit à Reuters des dirigeants d'Eutelsat et de SES, tous deux concurrents d'Intelsat.

"Cela ne se limite pas aux zones très rurales, cela va aussi concerner de plus petites villes et des villages", a souligné Stephen Spengler lors d'un entretien téléphonique.

Intelsat a annoncé mi-octobre la signature d'un contrat avec African Mobile Networks (AMN), fournisseur d'infrastructures télécoms pour les opérateurs en Afrique sub-saharienne.

L'investissement se concentre pour l'instant sur la 2G, a précisé Stephen Spengler.

"Mais nous avons des initiatives en cours en 3G et en 4G et il y aura de la 5G dans le futur. Cela va être un secteur primordial", a estimé le patron d'Intelsat.

"Nous travaillons beaucoup avec les opérateurs mobiles aujourd'hui mais je pense qu'ils attendent des moyens plus simples et plus économiques pour agir", a-t-il ajouté, mettant en avant les investissements des opérateurs de satellites pour réduire le coût d'exploitation des équipements au sol.

CONSOLIDATION

Le marché des satellites commerciaux dans son ensemble pâtit depuis deux ans de l'attentisme des candidats à des lancements qui hésitent face à la multiplication des choix, notamment en termes d'orbites, à la suite de ruptures technologiques accélérées.

"Tout le secteur est un peu en phase de transition en ce moment", a dit Stephen Spengler.

Dans ce contexte, une phase de consolidation du secteur serait "logique" pour permettre aux opérateurs d'accélérer leurs investissements dans de nouveaux services à coûts réduits pour leurs clients.

"Mais la logique ne se traduit pas toujours en transactions", a observé Stephen Spengler. "Il a été historiquement difficile dans notre secteur de donner lieu à de grosses transactions mais cela ne peut pas dire que cela ne pourrait pas se produire dans le futur".

Interrogé sur le rôle d'Intelsat dans ce mouvement, il s'est refusé à tout commentaire sur les discussions stratégiques que le groupe "pourrait mener" à ce sujet.

Cet été, le britannique Inmarsat a fait l'objet d'intérêts marqués du français Eutelsat et de l'américain EchoStar, mais aucune ne s'est concrétisée.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Cyril Altmeyer