Pendant les six années de son mandat, Richard Solomons a réduit le portefeuille d'hôtels en propriété d'IHG pour se développer dans le modèle de la gestion en franchise, qui permet de réduire les coûts. Le groupe s'est également concentré sur une clientèle d'affaires pour répondre au défi posé par Airbnb.

L'action IHG, qui a pris quasiment 15% depuis le début de l'année, recule de 1,9% à 4.100 pence à 09h51 GMT en Bourse de Londres, l'une des plus fortes baisses de l'indice du secteur des voyages et des loisirs en Europe, lui-même en hausse de 0,08% au même moment.

Richard Solomons sera remplacé par Keith Barr, membre du comité exécutif et jusqu'à présent directeur commercial d'IHG. Keith Barr a rejoint le groupe en 2000.

Pour Steve Clayton, gérant de fonds chez HL Select UK Shares, le titre IHG est affecté pour le moment par l'annonce du départ de Richard Solomons, mais son exposition aux marchés américain et chinois en croissance pourraient l'aider à rebondir.

"Le message sous-jacent est clair: IHG continue de croître sur son marché, avec un portefeuille offrant des années de croissance visible qui devrait déboucher sur une augmentation constante du bénéfice tant que l'économie en général progresse", a-t-il déclaré.

"NOMINATION JUDICIEUSE"

"Le nomination de Barr est judicieuse; il était auparavant responsable de la Chine et est actuellement responsable de la marque, de la fidélisation et du marketing: les trois compétences les plus importantes pour IHG en tant que groupe hôtelier doté d'actifs allégés", écrivent pour leur part les analystes de Bernstein dans une note.

Selon Richard Solomons, Keith Barr va poursuivre la stratégie actuelle du groupe, qui a dit à plusieurs reprises vouloir préserver son indépendance malgré une consolidation du secteur.

IHG veut aussi remodeler ses activités dans la Grande Chine (Chine continentale, Hong Kong, Macao et Taiwan) et sa stratégie commerciale.

Le revenu par chambre disponible (RevPAR) d'IHG, indicateur majeur dans le secteur hôtelier, a progressé de 2,7% au cours des trois premiers mois de l'année, après une hausse de 1,5% il y a un an et de 1,7% au quatrième trimestre 2016.

Les groupes hôteliers sont confrontés à des perspectives économiques incertaines, à une baisse du tourisme en Europe et à la concurrence de nouveaux acteurs en ligne tels qu'Airbnb, une conjonction de facteurs défavorable qui a déjà poussé certains d'entre eux à fusionner.

IHG, coté à Londres et propriétaire entre autres des chaînes Crowne Plaza, Holiday Inn et InterContinental, a été plus durement touché que d'autres par le marasme du secteur pétrolier, 14% de ses chambres américaines se trouvant dans des Etats producteurs de pétrole, contre environ 10% en moyenne pour les grandes chaînes hôtelières américaines.

Le groupe hôtelier a cependant fait état vendredi d'une hausse de 1% au premier trimestre de son RevPAR aux Etats-Unis dans les Etats producteurs de pétrole, à l'exclusion de Houston, dans le Texas, qui a accueilli en février le Super Bowl, la finale du championnat de football américain (NFL).

"En dépit d'un environnement économique et politique incertain sur certains marchés, nous restons confiants pour nos perspectives pour 2017 et notre capacité à générer une croissance durable dans le futur", a déclaré Richard Solomons.

(Esha Vaish à Bangalore; Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par Esha Vaish