Le sinistre, qui s’est déclaré dans la commune de Hayes, a mobilisé quelque 70 pompiers du London Fire Brigade. L’origine du feu reste à ce stade inconnue, mais ses conséquences, elles, sont déjà considérables. Heathrow, poumon du trafic aérien britannique, s’est retrouvé totalement à l’arrêt, affectant plus de 145 000 passagers sur la seule journée de vendredi.
Un effet domino sur les compagnies aériennes
British Airways, principal opérateur de l’aéroport, avait 341 vols prévus à l’arrivée ce jour-là – soit près de 68 000 sièges annulés ou déroutés. L’action de sa maison mère, International Consolidated Airlines (IAG), a immédiatement plongé en Bourse. Selon les analystes de Jefferies, les indemnisations promises aux passagers pourraient peser entre 1 et 3% sur le résultat opérationnel 2025 du groupe. D’autres compagnies comme Lufthansa, également touchée, ont vu leur titre reculer, signe de l’effet d’entraînement du choc londonien.
Sur les radars de FlightRadar24, c’est un ballet de détournements qui s’est dessiné : un vol Qantas en provenance de Perth a été rerouté vers Paris, celui de United Airlines depuis New York a atterri à Shannon, en Irlande. Même Air India a préféré faire demi-tour vers Bombay et détourner ses appareils vers Francfort. En tout, au moins 120 vols ont été redirigés.

Les compagnies se débrouillent
Côté communication, les compagnies s’efforcent de rassurer leurs clients – avec plus ou moins de succès. British Airways appelle à ne pas se rendre à l’aéroport tant que la situation ne sera pas clarifiée. Virgin Atlantic annule tous ses vols jusqu’à midi, laissant le reste du programme en suspens. Air India, Aer Lingus ou encore United ont préféré annuler purement et simplement toutes leurs opérations du jour à Heathrow.
Qantas, elle, a tenté de limiter la casse en affrétant des bus depuis Paris pour acheminer ses passagers jusqu’à Londres. Une rustine logistique, certes, mais qui témoigne du casse-tête auquel sont confrontés les transporteurs.
Un hub stratégique à l’arrêt complet
Heathrow n’est pas n’importe quel aéroport. C’est le cœur battant de l’aviation commerciale britannique, avec 230 destinations desservies, 90 compagnies résidentes, et près de 85 millions de passagers annuels. Un site qui fonctionne à 99% de sa capacité, pénalisé par un nombre limité de pistes : 2 seulement, contre 4 à Paris CDG et 6 à Amsterdam Schiphol.
L'opérateur, Heathrow Airport Holdings, est détenu par un consortium comprenant le fonds Ardian (22,61%), Qatar Investment Authority (20%), Public Investment Fund (15,01%), GIC (11,2%), Australian Retirement Trust (11,18%), China Investment Corporation (10%), Ferrovial (5,25%), Caisse de dépôt et placement du Québec (2,65%) et Universities Superannuation Scheme (2,1%).
(Avec Reuters)