Londres (awp/afp) - Le groupe postal britannique Royal Mail a annoncé jeudi la suppression de 2000 emplois, afin de s'adapter à une perte de vitesse de son activité dans le courrier au profit de la livraison de colis, une tendance renforcée par la crise sanitaire.

Royal Mail explique dans un communiqué que cette réduction d'effectif concerne essentiellement des postes d'encadrement et fait partie d'un vaste plan d'économies pour les deux prochaines années.

Le groupe veut réaliser des économies de coûts de 130 millions de livres (environ 153,3 millions de francs suisses) l'an prochain et réduire en plus de 300 millions de livres ses dépenses d'investissement au cours des deux prochaines années.

"Ces dernières années, nos activités a Royaume-Uni ne se sont pas adaptées assez rapidement aux changements sur le marché avec plus de colis et moins de lettres. Le Covid-19 a accéléré ces tendances, ce qui crée des défis supplémentaires", explique Keith Williams, le patron par intérim.

Royal Mail annonce par ailleurs vouloir discuter de son obligation de service universel (USO), ce qui pourrait froisser des syndicats déjà remontés contre la stratégie du groupe.

L'USO contraint Royal Mail à livrer le courrier dans tout le pays six jours par semaine.

Or en raison de la pandémie, le groupe a suspendu temporairement la livraison le samedi pour alléger la tâche du personnel. Les syndicats craignent que cette mesure ne devienne permanente au prix d'une lourde casse sociale.

Le groupe s'attend par ailleurs à des pertes importantes et à un fort recul de son chiffre d'affaires pour l'exercice 2020-2021 dans son activité au Royaume-Uni, du fait de la profonde récession prévue dans le pays. Il a en outre décidé de ne pas verser de dividende.

Ces suppressions d'emplois chez Royal Mail s'ajoutent à une longue série de plans sociaux au Royaume-Uni qui touchent de plus en plus de secteurs fragilisés par la crise sanitaire, en particulier le transport aérien, l'automobile ou l'énergie.

De nombreuses entreprises licencient malgré le dispositif de chômage partiel du gouvernement qui doit s'achever fin octobre.

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