Londres (awp/afp) - Le patron de la société de courrier et logistique britannique IDS, maison mère de Royal Mail, critiqué pour sa gestion d'importantes grèves et celle de l'activité courrier, démissionne et quittera le groupe fin octobre, annonce l'entreprise vendredi.

"Simon Thompson a informé le conseil d'administration de son intention de démissionner", selon un communiqué. Le dirigeant "estime que, après l'accord obtenu entre Royal Mail et CWU", syndicat du secteur de la communication, sur les négociations salariales, "c'est le bon moment pour l'entreprise d'aller de l'avant sous une nouvelle direction".

M. Thompson, arrivé à la tête de Royal Mail il y a deux ans, a été critiqué ces derniers mois pour sa gestion d'importantes grèves au sein de l'entreprise. La direction de la société avait notamment agité en privé la menace d'un dépôt de bilan faute d'accord avec les syndicats.

Le groupe postal britannique a aussi été décrié dans un rapport parlementaire publié en mars pour avoir "échoué de façon systématique" depuis plusieurs années à assurer sa mission de livraison du courrier.

Les députés reprochent par ailleurs au dirigeant de manquer de transparence sur l'utilisation au sein de l'entreprise des appareils portables utilisés par les postiers, disant avoir reçu de nombreux témoignages d'employés.

Royal Mail, ancien groupe public dont les origines remontent à plus de 500 ans, privatisé en 2013, avait vu son activité de colis dopée par la pandémie de Covid-19 et les confinements, mais pâtit depuis de la baisse du volume des paquets à transporter en plus d'un assèchement des envois de lettres.

L'action d'IDS reculait de près de 2% à 226,80 pence à la mi-séance à la Bourse de Londres.

Keith Williams, président du conseil d'administration d'IDS, a remercié "Simon pour sa contribution importante en plus de cinq ans chez Royal Mail, en tant que directeur général et auparavant comme administrateur".

M. Thompson, pour sa part, s'est dit "incroyablement fier d'avoir mené l'entreprise pendant cette période cruciale de ses 507 années d'histoire. Les changements faits, les infrastructures mises en place et les accords négociés avec nos syndicats signifient que Royal Mail a maintenant une chance d'être compétitif et de croître".

En janvier, le groupe avait publié une perte d'exploitation de près de 300 millions de livres pour les neuf mois achevés fin décembre, chiffrant aussi à 200 millions de livres le coût de multiples jours de grève pour réclamer une hausse des salaires face à l'inflation.

L'entreprise avait dit en octobre envisager jusqu'à 10.000 suppressions de postes d'ici au mois d'août, qui pourraient se traduire par 6000 licenciements secs.

Mais le nombre de départs a été finalement nettement inférieur grâce à des aménagements des heures supplémentaires et plus de départs en retraite notamment.

Le mois dernier, le groupe a annoncé un accord de principe avec le syndicat CWU.

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