Les principales Bourses européennes reculent mercredi en début de séance au lendemain de l'accord sur un plan de relance européen, qui a porté l'euro à un pic de 18 mois mais a peu profité aux actifs risqués.

Les investisseurs misent toujours sur un redémarrage de l'économie mondiale mais leur optimisme est entamé par le regain de contaminations au coronavirus aux Etats-Unis mais aussi en Inde et en Amérique latine ainsi qu'à Tokyo ou encore à Melbourne.

L'annonce d'un 15e mois de contraction consécutif en juillet pour l'activité manufacturière au Japon n'a rien fait pour les rassurer.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,92% à 5.057,27 points vers 07h45 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,51% et à Londres, le FTSE abandonne 0,03%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,83%, le FTSEurofirst 300 de 0,34% et le Stoxx 600 de 0,76%.

Les principales Bourses européennes ont salué poliment mardi le plan de relance arraché de haute lutte à Bruxelles mais n'ont pas versé dans l'euphorie.

Après plus de quatre jours de discussions, les dirigeants européens se sont mis d'accord mardi à l'aube sur un fonds de relance d'un montant de 750 milliards d'euros qui sera financé par une émission de dette commune.

Les investisseurs avaient anticipé cet accord et savent en outre que les fonds ne seront pas débloqués tout de suite.

La vigueur de la monnaie unique, qui se traite à 1,1510 dollar après un pic à 1,1543, au plus haut depuis janvier 2019, pénalise les valeurs européennes tournées vers l'export.

Aux Etats-Unis, où le dollar se reprend après avoir reculé face à un panier de référence, les contrats à terme sur les trois grands indices de Wall Street signalent pour l'instant une ouverture en léger repli.

VALEURS EN EUROPE

La plupart des indices sectoriels européens sont dans le rouge en début de séance avec un repli particulièrement marqué pour le compartiment automobile (-1,5%), pénalisé par les résultats mal accueillis de l'équipementier Valeo.

Du côté des valeurs individuelles, la cote est animée par les publications des entreprises et les conseils des intermédiaires.

Valeo perd 7,31% après avoir annoncé mardi avoir accusé au premier semestre une lourde perte nette à cause de la crise du coronavirus et avoir engagé un vaste plan d'action pour réduire ses coûts et préserver sa trésorerie.

Dans son sillage, Michelin perd 1,8%, la plus forte baisse du CAC.

Contre la tendance, Ipsen gagne 6,28% après un relèvement de recommandation par JPMorgan, qui passe à "surpondérer" sur la valeur.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini mardi en ordre dispersé avec des hausses pour le Dow Jones et le S&P-500, portés par les secteurs cycliques, mais une baisse pour le Nasdaq, pénalisé par un repli des géants du numérique après leur forte progression de la veille.

L'indice Dow Jones a gagné 159,53 points (0,6%) à 26.840,4.

Le S&P-500, repassé en territoire positif depuis le début de l'année, a pris 5,46 points, soit 0,17%, à 3.257,3.

Le Nasdaq Composite a en revanche perdu 86,73 points (-0,81%) à 10.680,36 points. Malgré ce repli final, cet indice à forte composante technologique a une nouvelle fois atteint un plus haut historique en début de séance à 10.839,928 points après avoir enchaîné les records de clôture récemment.

Microsoft publiera ses résultats après la clôture de mercredi.

EN ASIE

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a cédé 0,58% après l'annonce de la poursuite de la contraction du secteur manufacturier japonais en ce début de troisième trimestre.

L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) progresse en revanche de 0,2%.

CHANGES/TAUX

Du côté des devises, l'euro a effacé ses gains après avoir beaucoup progressé face au dollar, qui reprend un peu de terrain face à un panier de devises de référence.

Le retour de l'aversion au risque se traduit sur le marché obligataire par le repli des rendements des emprunts d'Etat, celui des Treasuries à 10 ans perdant 1,3 point de base dans les échanges en Asie, autour de 0,594%. Le rendement de son équivalent allemand abandonne un point de base à -0,47% dans les premières transactions en Europe.

PÉTROLE

Les deux contrats de référence sur le pétrole s'équilibrent après être repartis à la baisse à la suite de l'annonce d'une augmentation plus forte que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis.

Le Brent de mer du Nord se traite à 44,29 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) à 41,85 dollars.

MÉTAUX

Le moindre appétit pour les actifs risqués profite aux valeurs refuges comme l'or (+0,8%) et surtout l'argent, dont le cours "spot" bondit de 5%. Les métaux précieux bénéficient en outre du repli récent du dollar.

(édité par Jean-Stéphane Brosse)

par Patrick Vignal